dimanche 11 mars 2018

4e Dimanche de Carême : Mourir au monde pour vivre librement dans la grâce que nous offre le Christ

Venez à moi, vous tous qui peinez. Fuyez le monde,
son prince et ses vanités. Ecoutez ma Parole et vous
serez sauvés.

Du vénérable abbé Henri Marie Boudon, Lettre 148

« Estimez vous être morts » (Rom 6, 11)
Ce sentiment est la grande grâce du christianisme dont l’esprit est un esprit de mort, dont la vie est une vie de mort. Le Chrétien n’a rien au monde qui l’y doive arrêter. Son royaume n’est point du monde, qui ne connaît point Jésus Christ qui n’a connu ni reçu son créateur lorsqu’il lui a plu de le visiter selon les entrailles de sa miséricorde (Luc 1, 78).

Il n’a rien de commun avec le monde qui est excommunié par le souverain Pontife de nos âmes, et à qui il a donné sa malédiction à raison de ses scandales (Matth 18, 7) et dont le témoignage qu’il en rend est qu’il est tout dans la malignité (1 Jan 5, 19). Le Chrétien ne doit avoir aucune part au monde dont le diable est le prince ; il faut donc qu’il y meure avec son bon Maître sachant que s’il porte la ressemblance de sa mort, il lui ressemblera en la résurrection. Le vieil homme a été crucifié par la croix de l’adorable Jésus afin que le corps du péché soit détruit (Rom 6, 6) et que la vie divine soit établie en nos âmes.

Toute notre vie doit donc être une mort continuelle.
Tous nos désirs, nos desseins, nos soins, nos occupations doivent tendre à la mort. Notre grande affaire est de mourir :
Mourir à nos passions, à nos inclinations, à nos humeurs ;
Mourir aux plaisirs des sens, aux consolations de l’esprit, aux mouvements de la volonté ;
Mourir à ses pensées, à son jugement, à ses lumières, mourir à l’estime des créatures et leur amitié, à la réputation, l’honneur, à toutes les maximes du monde, à tout respect humain ;
Retable d'icône, Triduum pascal
Mourir à toute recherche propre, à toute propre satisfaction, à l’amour de soi-même, à tout propre désir dans les choses les plus spirituelles et les plus saintes ;
Par un anéantissement de la propre volonté,
Par un abandon sans réserve à la volonté divine,
Pour être tout ce qu’il lui plaira,
Pour n’être rien de ce qu’il ne lui plaira pas,
Pour tout faire, tout souffrir, tout quitter selon la disposition de son amoureuse providence,
Pour ne rien faire quand elle ne le demandera pas de nous et ne souffrir qu’autant qu’elle le voudra.

Oh ! les grandes et saintes paroles. Nous sommes des morts (Col 3, 3).
Oh ! quand sera-ce qu’étant remplis de la science de la mort nous n’aimerons qu’à mourir : mourir à tout et mourir continuellement ?

Je salue votre saint ange, tous les saints anges et patrons de la ville et du diocèse d’Evreux.
Je vous prie d’aller en l’église de notre glorieux apôtre Saint-Taurin, le saluer de ma part à son sépulcre glorieux.

Parabole de l'ivraie et du bon grain. Ce que nous semons, nous le récolterons.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire