mercredi 21 juin 2017

Le miracle eucharistique de Bolsena

De la consécration du pain au Corps du Christ...
Les doutes d’un prêtre, le prodige à Bolsena, Italie, 1264

Vers la fin de l’été 1264, un prêtre germanique, pieux et de grande vertu, fut assailli de doutes sur le mystère de la transsubstantiation, c'est-à-dire de la transformation du pain et du vin en Corps et en Sang du Christ. Comme il souffrait trop, il décida d’aller en pèlerinage à Rome. À son retour chez lui, il s’arrêta dans la ville de Bolsena, pour célébrer la messe en l’Église Sainte-Christine. En élevant l’hostie pendant la consécration, il implora, de tout son cœur, le Sauveur de lui enlever ses doutes sur l’Eucharistie, lorsque tout d’un coup, l’hostie consacrée se mit à saigner.

... à l'adoration eucharistique.
Impressionné par l’extraordinaire phénomène, il se hâta d’essuyer le sang avec le corporal. À la fin, le drap sacré était couvert de vingt-cinq taches de sang. Stupéfait par cette manifestation extraordinaire, il s’empressa d’aller à Orvieto rencontrer le pape Urbain IV, qui y résidait depuis deux ans. Le pape ordonna de déposer le corporal miraculeux à la cathédrale Santa-Maria d’Orvieto, où il l’exposa à l’adoration des fidèles. Une multitude de gens commença à venir adorer le sang du corporal et cette église devint un haut lieu de pèlerinage dans tout le moyen-âge et jusqu’à nos jours. Ce miracle eucharistique encouragea le pape Urbain IV à instituer la fête de Corpus Christi que l’on appelle aussi la Fête-Dieu dans l’Église universelle. Il demanda aussi à saint Thomas d’Aquin de composer l’office de Corpus Domini pour honorer le Saint-Sacrement.

Ce prodige fut une récompense extraordinaire pour ce prêtre loyal. Alors qu’il était pieux, ses doutes durent le faire souffrir terriblement mais il fit tout pour recouvrer la foi. Sans trouver de repos, il est parti jusqu’à Rome en pèlerinage. Il a ainsi répondu à l’invitation de Jésus à ses apôtres à Gethsémani: « Veillez et priez pour ne pas entrer en tentation » (Lc 22, 40).Ce prêtre qui passait par un vrai Gethsémani s’est battu pour sa foi avec les armes de la foi. Et Jésus s’est rendu visible à ses yeux.

Calice du XIIe s.
Le peu de foi qui restait à ce bon prêtre, hanté par ses doutes, le poussa tout de même à réagir. Mais qui veut servir le Seigneur doit se préparer à l’épreuve, car la foi doit être amené à la perfection : « Courrons avec constance l'épreuve qui nous est proposée, fixant nos yeux sur le chef de notre foi, qui la mène à la perfection, Jésus » (He 12, 1-2). En effet, l’épreuve fait partie de notre cheminement spirituel, et la manière de persévérer jusqu’à la fin se fait à travers la prière, et en particulier l’adoration.

L’adoration est une prière pleine d’humilité et d’abandon face à l’Amour de Dieu. En faisant un geste de soumission en s’inclinant, nos couronnes d’orgueil tombent à terre. Et avec cette disposition du cœur, Dieu se donne tout à nous. Voilà pourquoi l’adoration peut tout. La grâce divine tombe sur nous comme une pluie, ouvrant notre esprit et notre cœur à sa lumière. C’est justement ce qui s’est passé pour notre prêtre à Bolsena: tandis qu’il adorait, en élevant le Corps de Jésus, il a été délivré, au même instant, de tous ses doutes. Le Seigneur versait sur lui une pluie abondante de grâces, le guérissant et le libérant.

La communion du chevalier, cathédrale de Reims
Jésus nous attend en permanence au Saint-Sacrement, où il se donne à nous dans l’intimité de son Amour. Dans cette proximité, il nous libère de nos chaînes et de nos souffrances et nous comble de son bonheur. Il est notre Bonheur. Venons, adorons-le !
 
Enrique Munita




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