samedi 15 avril 2017

Nuit de Pâques

D'une homélie du 5e siècle attribuée à Eusèbe le Gallican  - Homélie 12 A

« Ciel, exulte ! Et toi, terre, réjouis-toi ! » (cf Ps 95,11).

Ce jour a resplendi pour nous de l’éclat du tombeau, plus qu’il n’a brillé des rayons du soleil. Que les enfers acclament, car ils ont désormais une issue ; qu’ils se réjouissent, car c’est pour eux le jour de la visite ; qu’ils exultent, car ils ont vu, après des siècles et des siècles, une lumière qu’ils ne connaissaient pas, et dans l’obscurité de leur nuit profonde ils ont enfin respiré !


O belle lumière que l’on a vue poindre du sommet du ciel blanchissant ~, tu as revêtu de ta clarté soudaine « ceux qui étaient assis dans les ténèbres et l’ombre de la mort » (Lc 1,79). Car, à la descente du Christ, l’éternelle nuit des enfers a resplendi aussitôt et les cris des affligés ont cessé ; les liens des condamnés se sont rompus et sont tombés ; les esprits malfaisants ont été saisis de stupeur, comme frappés d’un coup de tonnerre ~ 

Dès que le Christ descend, les sombres portiers, aveugles dans leur noir silence et courbant le dos sous la crainte, murmurent entre eux :

« Qui est ce redoutable, éblouissant de blancheur ? Jamais notre enfer n’en a reçu de pareil ; jamais le monde n’en a rejeté de pareil dans notre gouffre ~ S’il était coupable, il n’aurait pas cette audace. Si quelque délit le noircissait, il ne pourrait jamais dissiper nos ténèbres par son éclat. Mais s’il est Dieu, que fait-il au tombeau ? S’il est homme, comment ose-t-il ? S’il est Dieu, pourquoi vient-il ? S’il est homme, comment délivre-t-il les captifs ? ~ Oh, cette croix qui déjoue nos plaisirs et qui enfante notre malheur ! Le bois nous avait enrichis et le bois nous ruine. Cette grande puissance, toujours redoutée des peuples, a péri ! »




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