samedi 16 juillet 2016

Notre Dame du Mont Carmel, priez pour nous !

"Celui qui mourra revêtu du saint Scapulaire, sera préservé des feux éternels ; c'est un signe de salut, une sauvegarde dans les périls et le gage d'une paix et d'une protection spéciale jusqu'à la fin des siècles."

Paroles de Notre Dame à saint Simon de Stock

L'Ordre du Carmel a une origine aussi ancienne que glorieuse ; cet Ordre n'est que la continuation de l'école des prophètes établie au mont Carmel par le prophète Élie. Les disciples de cette école furent au premier rang parmi les convertis au christianisme naissant, et le Carmel devint le berceau de la vie monastique depuis Jésus-Christ.

Après la dispersion des Apôtres, l'an 38, ils bâtirent une chapelle en l'honneur de Marie et se vouèrent tout spécialement à célébrer Ses louanges. Plus tard, ils eurent beaucoup à souffrir des Sarrasins et des Musulmans.

C'est à l'occasion des épreuves subies par l'Ordre du Carmel au temps des Croisades que les Carmes vinrent en France avec le roi saint Louis. Ils y établirent plusieurs maisons et allèrent même s'implanter en Angleterre, où ils eurent le bonheur de voir saint Simon de Stock embrasser leur Institut. Ce grand Saint devint, en 1245, supérieur général des Carmes, et n'oublia rien pour rallumer la dévotion à Marie dans son Ordre.

La fête de Notre-Dame du Mont-Carmel a pour but de rappeler une grâce insigne accordée par Marie à l'Ordre du Carmel et par lui à toute l'Église. Dans la nuit du 16 juillet, Simon Stock demandait, avec une ferveur toute spéciale, la protection de la Sainte Vierge sur son Institut. Au lever de l'aurore, Marie lui apparut, accompagnée d'une multitude d'anges, environnée de lumière et vêtue de l'habit du Carmel. Son visage était souriant ; dans ses mains Elle tenait le scapulaire de l'Ordre. Devant le saint, Elle s'en revêtit Elle-même, en disant :
"Reçois, mon cher fils, ce Scapulaire de ton Ordre comme le signe distinctif de ma confrérie et la marque du privilège que j'ai obtenu pour toi et les enfants du Carmel. Celui qui mourra revêtu de cet habit sera sauvé, il ne souffrira jamais les feux éternels. C'est un signe de salut. Une sauvegarde dans les dangers, un gage de paix et d'éternelle alliance."

Cathédrale des Saints Pierre et Paul de Saint-Claude,
Notre Dame du Mont Carmel et du Saint Rosaire
Le Saint fit des miracles pour confirmer la réalité de cette vision. Ce fut l'origine de la Confrérie de Notre-Dame du Mont-Carmel, pour les chrétiens qui, ne pouvant embrasser la Règle, veulent attirer sur eux les bénédictions promises au scapulaire. Le privilège le plus considérable accordé à la confrérie du Mont-Carmel après celui que Marie fit connaître à saint Simon Stock, est celui qui fut révélé au Pape Jean XXII : la délivrance du purgatoire, le samedi après leur mort, des confrères du Mont-Carmel qui auront été fidèles à l'esprit et aux règles de la Confrérie.

Outre ces deux privilèges, il y a de nombreuses indulgences attachées au scapulaire.

La signification profonde du Scapulaire est éminemment consolante. En effet, il s'agit de sauver les âmes de l'enfer en les unissant à son Ordre dont la Vierge est la Reine et les aidera à aller au Ciel. Pie XII, dans la lettre " Neminem profecto " du 11 février 1950, écrivait à ce sujet :
"II ne s'agit pas d'une chose de peu d'importance, mais bien d'acquérir la vie éternelle en vertu de cette promesse de la Bienheureuse Vierge que la tradition rapporte ; il s'agit donc d'une affaire de toutes la plus importante et de la manière de la conduire à terme en toute sécurité. Le Scapulaire comme vêtement de la Vierge, c’est le signe et le gage de la protection de la Mère de Dieu."

Le 6 août 1950, le même Pape ajoutait :
"Combien d'âmes, en des circonstances humainement désespérées, ont dû leur suprême conversion et leur salut éternel au Scapulaire dont ils étaient revêtus ! Combien aussi, dans les dangers du corps et de l'âme, ont senti, grâce à lui, la protection maternelle de Marie !"

Le Scapulaire est un vêtement, c'est l'habit de la Vierge. Dans la Sainte Écriture, le vêtement est signe d'une dualité : il symbolise la chute originelle de l'homme déchu de la grâce et la possibilité pour lui de revêtir une gloire perdue (Gen 3.). Par là même, le vêtement est le signe de la nature spirituelle de l'homme et de sa destinée surnaturelle. Le prophète Isaïe (61, 10) chante dans son action de grâce :
"Je suis plein d'allégresse dans le Seigneur, mon âme exulte en mon Dieu, car il m’a revêtu de vêtements de salut, il m’a drapé d’un manteau de justice, comme l’époux qui se coiffe d’un diadème, comme la fiancée qui se pare de ses bijoux."

Le fils prodigue, à son retour, a été revêtu par son père de la plus belle robe, signe de pardon (Luc XV, 22.).
L'apôtre saint Paul nous montre quels sont les vêtements du bon soldat du Christ : "
Mettez tous vos soins à vous revêtir de L’armure de Dieu... Ceignez vos reins de la ceinture de la chasteté... Revêtez la cuirasse de la justice... Prenez Le bouclier de la foi... Couvrez-vous la tête du casque du salut " (Ep. VI.).

L'Apocalypse de saint Jean nous montre au jugement dernier une foule immense devant l’Agneau, vêtue de robes blanches (Apoc VII, 14.).

Le Scapulaire est lui aussi un vêtement de salut, une cuirasse et un bouclier spirituels, une robe d'innocence dont nous revêt la Mère de Dieu. L'habit est un signe d'appartenance de celui qui le porte à la personne de qui il l'a reçu, et, en retour, de la protection de cette personne. Le Scapulaire manifeste donc, de la part de celui qui le porte, la consécration et l'appartenance volontaire à Marie, et de la part de Notre-Dame, l'engagement à secourir celui qui le porte en toute occasion, particulièrement à l'heure de la mort.

Procession de Notre-Dame du Mont Carmel ... à Bethléem, Terre Sainte
Saint Louis-Marie Grignion de Montfort, dans son Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge, donne aux dévots serviteurs de Marie (au nombre desquels ceux qui portent le Scapulaire auront à cœur d'être comptés) un programme de vie en l'honneur de la Mère de Dieu :
" Faire toutes nos actions par Marie, avec Marie, en Marie et pour Marie, afin de les faire plus parfaitement par Jésus-Christ, avec Jésus-Christ, en Jésus et pour Jésus." (n. 43.).

A propos du port du scapulaire mais aussi des autres vraies dévotions et instruments de dévotions extérieures, le même saint Louis-Marie nous encourage :
" Les pratiques extérieures bien faites aident les intérieures, soit parce qu'elles font ressouvenir l'homme, qui se conduit toujours par les sens, de ce qu'il fait ou doit faire ; soit parce qu'elles sont propres à édifier le prochain qui les voit, ce que ne font pas celles qui sont purement intérieures.
Qu'aucun mondain donc ne critique ni ne mette ici le nez pour dire que la vraie dévotion est dans le cœur, qu'il faut éviter ce qui est extérieur, qu'il peut y avoir de la vanité, qu'il faut cacher sa dévotion, etc...
Je leur réponds avec mon Maître : "que les hommes voient vos bonnes œuvres, afin qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux (Matth. V, 16.), non pas, comme dit saint Grégoire, qu'on doive faire ses actions et dévotions extérieures pour plaire aux hommes et en tirer quelques louanges, ce serait vanité ; mais on les fait quelquefois devant les hommes, dans la vue de plaire à Dieu et de le faire glorifier par là, sans se soucier des mépris ou des louanges des hommes"."

Plus loin, le même saint remarque :
"Une des raisons pourquoi si peu de chrétiens pensent à leurs vœux du saint baptême et vivent avec autant de libertinage que s'ils n'avaient rien promis à Dieu, comme les païens, c'est qu'ils ne portent aucune marque extérieure qui les en fasse ressouvenir."


Ô COMBIEN DE MIRACLES ET DE GRÂCES !


- Le Vénérable François de Yepes, tertiaire du Carmel, voyait souvent des démons qui s'efforçaient de le tenter. Un jour, alors qu'il baisait respectueusement son Scapulaire avant de le mettre, Satan s'approcha de lui, portant une chaîne d'or, et lui dit :
" Allons donc, porte plutôt cette chaîne d'or, et jette loin de nous cet objet qui nous est insupportable et ne sert qu'à nous tourmenter. Et cesse de persuader tant de personnes de le vénérer et de le porter."

Une nuit où il avait fait tomber son Scapulaire en se donnant la discipline, il vit les démons s'approcher de lui, et, tandis qu'il se hâtait de remettre le manteau de Marie, lui crier avec fureur :
Notre Dame du Mont-Carmel délivrant les âmes
bénies en Purgatoire.
"Enlève, enlève cet habit qui nous fait perdre tant d'âmes : car elles nous échappent, celles qui, en étant revêtues, meurent pieusement". François de Yepes leur fit avouer que trois choses les tourmentaient et leur étaient insupportables : "le Nom de Jésus, le Nom de Marie et le Scapulaire du Carmel"."

- Saint Alphonse de Liguori était mort en 1787 avec le Scapulaire du Mont-Carmel. Or, quand, au cours de son procès de béatification, on ouvrit sa tombe, on constata que le corps du saint évêque était réduit en poussière, ainsi que ses vêtements. Seul son Scapulaire était parfaitement intact! Cette relique précieuse est aujourd'hui exposée au Monastère Saint Alphonse de Rome. Un siècle plus tard, le même phénomène de conservation miraculeuse du Scapulaire fu constaté lorsqu'on examina les reliques de saint Jean Bosco.

- Un vieil homme est amené, inconscient, à l'hôpital Saint-Simon de Stock, à New-York. L'infirmière, voyant sur sa chemise un Scapulaire brun, appelle un prêtre. Pendant que celui-ci récite les prières des agonisants, le malade ouvre les yeux et murmure :
" Mon Père, je ne suis pas catholique.
- Pourquoi alors portez-vous le Scapulaire ?
- J'ai promis à des amis de le porter et de dire chaque jour un " Je vous salue, Marie ".
- Vous êtes mourant, lui dit le prêtre. Voulez-vous devenir catholique ?
- Oui, mon Père. Toute ma vie, je l'ai désiré."
Le prêtre le prépare rapidement, puis le baptise et lui donne les derniers sacrements. Peu de temps après, le vieil homme mourait doucement. La Bienheureuse Vierge Marie avait pris sous sa protection cette âme revêtue de son Habit.


QUESTIONS PRATIQUES CONCERNANT LE SCAPULAIRE


1. On devient membre de la Confrérie du Scapulaire de Notre-Dame du Mont-Carmel par la réception du Scapulaire, qui doit obligatoirement être " imposé " , c'est à dire placé autour des épaules, en utilisant le rituel prévu à cet effet.
En cas d'urgence (péril de mort) et s'il était impossible de trouver un prêtre, un laïc pourrait imposer, à lui-même ou à un autre, en récitant une prière à la Sainte Vierge, un scapulaire précédemment bénit par un prêtre.

2. Tout prêtre ou diacre peut désormais faire l'imposition du Scapulaire (il n'est plus nécessaire, comme par le passé, d'une autorisation spéciale de l'Ordre des Carmes déchaux). Il faut pour cela utiliser une des formules de bénédiction prévues par le Rituel romain. Certains laïcs, munis des pouvoirs nécessaires donnés par l'Ordre du Carmel, peuvent également l'imposer.

3. Le Scapulaire du Mont Carmel est composé de deux morceaux de laine brune de forme rectangulaire ou carrée, non tricotés mais tissés, reliés entre eux par deux fils de manière à pouvoir être portés, un morceau sur la poitrine et l'autre sur le dos. L'image de la Sainte Vierge n'est pas nécessaire, mais c'est une pieuse et louable coutume qu'elle y soit attachée.

4. Le Scapulaire doit être porté de manière moralement continuelle (donc aussi pendant la nuit) ; on peut bien sûr l'enlever pour se laver, sans cesser de bénéficier de la promesse. Il peut être dissimulé sous les vêtements. Il est bénit une fois pour toutes lors de l'imposition. Lorsqu'un Scapulaire est sali ou usé, on peut donc le remplacer sans aucune nouvelle cérémonie de bénédiction ou d'imposition (la bénédiction du premier Scapulaire passe aux suivants).

5. La médaille du Scapulaire.
Le Pape Saint Pie X a concédé la faculté de remplacer le Scapulaire de tissu par une médaille, surtout en raison de la rapide corruption de l'étoffe dans les pays chauds. Cette concession a été depuis étendue au monde entier. On peut donc avec la médaille du Scapulaire bénéficier des trois promesses de la Très Sainte Vierge :
- préservation des flammes éternelles,
- libération du purgatoire (privilège sabbatin),
- protection contre les dangers de l'âme et du corps.

Il faut toutefois remarquer que la médaille ne peut être imposée. Il est donc indispensable de recevoir, selon les normes prescrites ci-dessus, un premier Scapulaire en tissu : seulement après, on peut le remplacer par la médaille (préalablement bénite avec la formule de bénédiction du Scapulaire, ou par un simple signe de croix).

La médaille doit représenter d'un côté Notre Seigneur montrant son Cœur, de l'autre la Sainte Vierge. On peut porter la médaille du Scapulaire autour du cou ou sur soi d'une autre manière. Si l'on change de médaille, il n'est pas nécessaire que la nouvelle médaille reçoive une bénédiction. Cependant, il faut insister sur le fait que l'Église préfère le Scapulaire en étoffe, parce que celui-ci représente mieux le vêtement donné par la Sainte Vierge à saint Simon Stock.

La concession de la médaille n'est qu'une dispense, et les papes saint Pie X et Benoît XV qui l'ont octroyée, ont ajouté qu'ils désiraient que les fidèles continuent à porter, si possible, le Scapulaire en laine.


On peut d'ailleurs remédier à l'inconvénient de l'usure du tissu, en protégeant le Scapulaire avec une enveloppe en plastique, ou plus simplement en changeant souvent de Scapulaire. Le Scapulaire usé doit être brûlé ou jeté enveloppé, de manière à ne pas risquer d'être profané.



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