vendredi 20 février 2015

Vendredi des Cendres, du jeûne

Charité - Jeûne - Abstinence - Pénitence
Du vénérable abbé Henri Marie Boudon, « L’amour de Dieu seul », partie II, chap. IV

Notre bonne sœur a été admirable, dans la mesure de la grâce qui lui a été donnée surabondamment, pour mortifier ses sens. Dieu, lui donnant des mouvements dès sa jeunesse de se surmonter en tout ce qui lui pouvait faire plus de peine, et elle faisait des choses dont la seule pensée cause de l’horreur, nous en avons apporté des exemples qui ne laissent aucun lieu d’en douter.

(…) Elle a même, pendant un certain temps, jeûné trois ou quatre fois la semaine et, les autres jours, elle mangeait de la viande.
Ensuite elle ne prenait qu’un repas par jour, après cela elle commença à faire toujours maigre, et puis elle se priva des œufs et du poisson, se contentant de seuls légumes sans beurre et ne mangeant que du gros pain.
Pendant plusieurs années, elle ne fit qu’un seul repas par jour qui consistait en un pauvre potage car elle n’en pouvait manger d’autre, quoique maigre, et un peu de pain et d’eau.
Jeûner pour n'avoir faim que de Dieu seul
Elle a resté quelquefois trois mois entiers, ne vivant que de pain sec et d’eau pure, et elle passait les carêmes, les avents, tous les vendredis et tous les autres jours où le jeûne est ordonné, vivant de cette manière.

Toutes les années, depuis l’heure de midi du Jeudi Saint jusqu’à une heure du Samedi, souvent elle ne mangeait point du tout. Pendant un temps considérable, elle mangeait seulement le dimanche, le mardi, le jeudi le samedi, et une seule fois ces jours-là. Cependant elle souffrait en de certains temps une faim si extrême que, quoique ses abstinences donnent assez lieu de croire qu’elle était naturelle, néanmoins plusieurs circonstances ont donné assez de fondement pour juger qu’il y avait de l’extraordinaire, ce qui augmentait davantage sa peine.

S’étant abandonnée sans réserve à la divine Providence, pour en recevoir uniquement ce qu’elle voudrait inspirer de lui donner sans avoir rien dit de sa résolution aux personnes avec lesquelles elle vivait, elle ne mangeait précisément que ce qui lui était présenté ; en conséquence, si dans son repas on ne lui coupait qu’un petit morceau de pain, ou bien que par mégarde on le retirât de devant elle, elle n’en demandait pas davantage quoiqu’elle en eût un extrême besoin, ce qui l’a fait souffrir d’une manière étrange jusqu’à ce que son dessein ait été connu.

Souvent même le peu de nourriture qu’elle prenait, au lieu de satisfaire sa faim, lui causait un nouveau tourment, la trouvant à son goût amère comme du fiel.


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