mercredi 24 décembre 2014

Il va naître, le divin Enfant

L'arrivée à Bethléem de Marie et de Joseph

De la solennité de la Nativité du Sauveur par Dom Guéranger, in « L’année liturgique »


Honorons donc le sommeil de Jésus enfant ; rendons nos hommages au nouveau-né dans cet état de repos volontaire, et songeons aux fatigues qui l’attendent au réveil.

Il grandira, cet enfant ; il deviendra un homme, il marchera, à travers tous les labeurs, à la recherche de nos âmes, pauvres brebis égarées. Que du moins, dans ces premières heures de sa vie mortelle, son sommeil ne soit pas troublé ; que la pensée de nos péchés n’agite pas son cœur ; que Marie jouisse en paix du bonheur de contempler le repos de cet Enfant qui doit plus tard lui causer tant de larmes. Le jour viendra assez tôt où il dira : Les renards ont leurs tanières, les oiseaux du ciel ont leurs nids ; et le Fils de l’Homme n’a pas où reposer sa tête. 

Pierre de Celles dit admirablement, dans son quatrième Sermon sur la Nativité du Seigneur :

Le Christ a eu trois endroits où reposer sa tête. D’abord, le sein de son Père éternel. Il dit « Je suis dans le Père et le Père est en moi ». Quel repos plus délectable que cette complaisance du Père dans le Fils, et du Fils dans le Père ? Dans une mutuelle et ineffable dilection, ils sont heureux par l’union.

Mais, tout en conservant ce lieu de repos éternel, le Fils de Dieu en a cherché un second au sein de la Vierge. Il l’a couverte de l’ombre de l’Esprit-Saint, et il a pris en elle un long sommeil, pendant que se formait en elle son corps humain. La très pure Vierge n’a point troublé le sommeil de son Fils ; elle a tenu toutes les puissances de son âme dans un silence digne du ciel, et ravie en elle-même, elle entendait des mystères qu’il n’est pas donné à l’homme de répéter

Le troisième lieu du repos du Christ est en l’homme. Il est dans un cœur purifié par la foi, dilaté par la charité, élevé par la contemplation, renouvelé par l’Esprit- Saint. Un tel cœur offrira au Christ, non pas une demeure terrestre, mais une habitation toute céleste, et l’Enfant qui nous est né ne refusera pas d’y prendre son repos.


Gloria in excelcis Deo !




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