lundi 13 octobre 2014

Saint François de Montmorency-Laval, prédécesseur du vénérable abbé Henri Marie Boudon, accueille en France d'illustres pèlerins québécois autour de leur Evêque

Saint François de Montmorency Laval, fresque de Marius Dubois,
dans la chapelle de l'Immaculée Conception, sanctuaire de Sainte-Anne-de-Beaupré, près de Québec

Les pèlerins, se dirigeant sur les pas de Saint François de Laval et Sainte Marie de l'incarnation, débutaient leur pèlerinage dimanche le 5 octobre 2014.

La consécration épiscopale du futur saint Evêque,
bas relief, église Saint-Germain des Près
Au cours de leur deuxième journée de pèlerinage, ils se sont rendirent à l'église de Saint-Germain des prés de Paris, lieux historique où Mgr de Laval fut consacré Evêque et Claude, le fils de Mère Marie de l'Incarnation a vécu comme moine. C’est le Nonce apostolique qui prononça l’homélie.

Le 7 octobre, les pèlerins découvraient Montigny-sur-Avre, lieu où saint François de Laval est né. Après une réception tenue au château de l'endroit, le groupe partit pour Chartres, pour célébrer les Vêpres chantées par la Communauté du chemin neuf.

La Cardinal Lacroix accueillit au Prytanée

Le 8 octobre les pèlerins continuaient leur périple jusqu’à La Flèche, lieu de formation de saint François de Laval et à l'abbaye de Solesmes, avec ses 1000 ans de tradition. Saint François de Laval a étudié 10 ans (1631-1641) au collège des jésuites de La Flèche, l'ancêtre du Prytanée. C'est donc dans l'église de l'école militaire qu'une messe a été célébrée à la mémoire du saint, présidée par l'Archevêque du Québec, le Cardinal Lacroix, fier de rendre hommage à son illustre prédécesseur, en présence de plusieurs évêques français et canadiens dont NNSS. Mgr Yves Le Saux, Evêque du Mans, Mgr Emmanuel Delmas, Evêque d’Angers, Mgr Armand Maillard, Archevêque de Bourges, et Mgr Luc Bouchard, Evêque de Trois-Rivières.

A l’abbaye Saint-Pierre de Solesmes, en l'absence du Révérendissime Père Abbé, Dom Philippe Dupont, en voyage au Brésil, le Cardinal Lacroix fut reçu par Dom Thierry Barbeau, supérieur de la communauté.

Le 9 octobre, les pèlerins se rendaient à Tours, ville où Mère Marie de l'Incarnation est née, est entrée chez les Ursulines et a mis de l'avant son projet missionnaire.

Dimanche 12 octobre, les pèlerins canadiens arrivaient à Rome où le Cardinal Lacroix concélébrait avec le Pape François une messe solennelle d’action de grâce pour la canonisation de l’ancien élève des jésuites.

Saint François de Laval, né dans une grande famille de l’aristocratie française, fut, en 1674, le premier évêque de Québec et fonda le séminaire de la ville où il mourut en 1708. Sœur Marie de l’Incarnation, née Marie Guyart en 1599 à Tours (Indre-et-Loire) est la fondatrice du couvent des ursulines de Québec.
A Saint-Pierre de Solesmes

Leurs canonisations ont été effectuées selon la procédure de la canonisation équipollente, c’est-à-dire après une enquête de la section historique de la Congrégation des causes des saints sur des bienheureux au culte déjà ancien et reconnu, sans qu’un miracle contemporain ne soit requis, mais simplement sur base des récits dignes de foi de miracles advenus avant ou après la mort du futur saint.
Cette procédure, relativement rare dans l’Église, avait été utilisée en 1931 pour saint Albert le Grand, en 1943 pour sainte Marguerite de Hongrie (1943), en 2012 pour sainte Hildegarde de Bingen (2012), et par le pape François pour le jésuite français Pierre Favre.


Homélie du Pape François Ier

Messe d’action de grâce pour la canonisation de saint François de Laval et de sainte Marie de l’Incarnation. 

Dimanche, 12 octobre 2014

Nous avons écouté la prophétie d’Isaïe : « Le Seigneur essuiera les larmes sur tous les visages… » (Is 25, 8). Ces paroles, pleines de l’espérance de Dieu, indiquent le but, montrent l’avenir vers lequel nous sommes en chemin. Sur cette route, les saints nous précèdent et nous guident. Ces paroles esquissent aussi la vocation des hommes et des femmes missionnaires.

Les missionnaires sont ceux qui, dociles à l’Esprit Saint, ont le courage de vivre l’Évangile. Et aussi cet Évangile que nous venons d’entendre : « Allez donc aux croisées des chemins » – dit le roi à ses serviteurs (Mt 22, 9). Et les serviteurs sortirent et rassemblèrent tous ceux qu’ils trouvaient, « les mauvais comme les bons », pour les conduire au banquet des noces du roi (cf. v. 10).

Les missionnaires ont accueilli cet appel : ils sont sortis pour appeler tous les gens, aux carrefours du monde ; et ainsi ils ont fait beaucoup de bien à l’Église, parce que si l’Église s’arrête et se ferme, elle tombe malade, on peut la corrompre, aussi bien par les péchés que par la fausse science séparée de Dieu, qu’est le sécularisme mondain.

Les missionnaires ont tourné leur regard vers le Christ crucifié, ils ont accueilli sa grâce et ils ne l’ont pas gardée pour eux. Comme saint Paul, ils se sont faits tout à tous ; ils ont su vivre dans la pauvreté et dans l’abondance, être rassasiés et souffrir de la faim ; ils pouvaient tout en celui qui leur donnait la force (cf. Ph 4, 12-13). Et avec cette force de Dieu, ils ont eu le courage de “sortir” sur les routes du monde mettant leur confiance dans le Seigneur qui appelle. Telle est la vie d’un missionnaire, d’une missionnaire… Et pour ensuite finir loin de la maison, loin de sa propre patrie ; tant de fois tués, assassinés ! Comme c’est arrivé, ces derniers jours, à tant de nos frères et sœurs.

La mission évangélisatrice de l’Église est essentiellement annonce de l’amour, de la miséricorde et du pardon de Dieu, révélé aux hommes dans la vie, la mort et la résurrection de Jésus Christ. Les missionnaires ont servi la mission de l’Église, en rompant le pain de la Parole aux plus petits et aux plus éloignés et en portant à tous le don de l’amour inépuisable, qui jaillit du cœur même du Sauveur.

C’est ainsi que furent saint François de Laval et sainte Marie de l’Incarnation. Je voudrais vous laisser en ce jour, chers pèlerins canadiens, deux conseils : ce sont des extraits de la Lettre aux Hébreux, mais en pensant aux missionnaires, ils feront beaucoup de bien à vos communautés.

Le premier est celui-ci, voici ce que dit la parole de Dieu : « Souvenez-vous de ceux qui vous ont dirigés : ils vous ont annoncé la parole de Dieu. Méditez sur l’aboutissement de la vie qu’ils ont menée, et imitez leur foi » (13, 7). La mémoire des missionnaires nous soutient au moment où nous faisons l’expérience de la rareté des ouvriers de l’Évangile. Leur exemple nous attire, nous pousse à imiter leur foi. Ce sont des témoignages féconds qui engendrent la vie !

Le second est celui-là : « Souvenez-vous de ces premiers jours où vous veniez de recevoir la lumière du Christ : vous avez soutenu alors le dur combat des souffrances… Ne perdez pas votre assurance ; grâce à elle, vous serez largement récompensés. Car l’endurance vous est nécessaire… » (10, 32.35-36). Rendre hommage à qui a souffert pour nous porter l’Évangile signifie livrer nous aussi la bonne bataille de la foi, avec humilité, douceur et miséricorde, dans la vie de chaque jour. Et cela porte du fruit. La mémoire de ceux qui nous ont précédé, de ceux qui ont fondé notre Eglise. Quelle Eglise féconde que celle du Québec ! Féconde de tant de missionnaires, qui sont allés partout. Le monde a été rempli de missionnaires canadiens, comme eux deux. Maintenant un conseil : que cette mémoire ne vous amène pas à abandonner la franchise. N’abandonnez pas le courage ! Peut-être… Non, non, pas de peut-être : c’est vrai ! Le diable est envieux et ne tolère pas qu’une terre soit aussi féconde de missionnaires. Prions le Seigneur pour que le Québec revienne sur cette route de la fécondité, de donner au monde tant de missionnaires. Et ces deux-là qui ont – pour ainsi dire – fondé l’Eglise du Québec, qu’ils nous aident comme intercesseurs, que la graine qu’ils ont semée pousse et donne du fruit avec de nouveaux hommes et femmes courageuses, clairvoyants, avec le cœur ouvert à l’appel du Seigneur. Aujourd’hui on doit demander cela pour votre patrie ! Et eux, depuis le ciel, seront nos intercesseurs. Que le Québec redevienne cette source de bons et saints missionnaires

En cela se trouve la joie et le mot d’ordre de votre pèlerinage : faire mémoire des témoins, des missionnaires de la foi dans votre terre. Cette mémoire nous soutient toujours sur le chemin vers l’avenir, vers le but, quand « le Seigneur essuiera les larmes sur tous les visages … ».

« Exultons, réjouissons-nous : il nous a sauvés » (Is 25, 9).



« Merci pour ces deux nouveaux saints et modèles missionnaires »


Armoiries du Cardinal Lacroix
Très Saint Père,

Au terme de cette célébration eucharistique et avant de recevoir votre bénédiction apostolique, permettez-moi, en mon nom personnel et au nom des fidèles du Québec et du Canada, de vous remercier du fond du cœur pour le grand cadeau que vous nous avez fait de deux nouveaux saints : Saint François de Laval et Sainte Marie de l’Incarnation.

J’ai accompagné un groupe de pèlerins en France, sur les pas de ces deux géants de la foi et de la vie missionnaire. Notre pèlerinage s’est poursuivi jusqu’à Rome pour être avec vous, le Successeur de Pierre, pour vous redire notre communion profonde et notre désir de répondre à l’appel missionnaire pour évangéliser le monde de notre temps. 

Merci, Très Saint Père, de nous avoir donné ces modèles de sainteté et de vie apostolique. La vie de Saint François de Laval et de Sainte Marie de l’Incarnation nous parle beaucoup aujourd’hui et nous invite à imiter leur courage, leur persévérance ainsi que leur zèle apostolique. Comme eux, nous voulons être tout abandonné à Dieu, dans la confiance, et engagés sur les chemins de la mission pour que nos frères et sœurs humains rencontrent Celui qui est le Chemin, la Vérité et la Vie, Jésus Christ.

Notre pèlerinage ne se termine pas ici à Rome. Nous le poursuivrons, avec l’aide de Dieu, chez-nous, au Québec, et partout où le Seigneur aura besoin de nous. Nous désirons être encore davantage des disciples-missionnaires au cœur du monde.

Avec vous, nous croyons que « l’Évangile remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus » (Evangelii gaudium, n. 1). Saint François de Laval et Sainte Marie de l’Incarnation en sont des témoins éloquents. Que Dieu fasse de nous les saints et les saintes du troisième millénaire, les missionnaires et les évangélisateurs qui témoignent par leur vie et proclament avec fierté la Bonne Nouvelle qu’est l’Évangile.

Merci, Très Saint Père, de nous avoir accueilli aujourd’hui. Daignez bénir nos familles, nos communautés chrétiennes, nos diocèses et notre pays. Nous prions beaucoup pour vous et pour votre mission.



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