mercredi 11 juin 2014

La vie nouvelle dans l'Esprit Saint, par l'abbé Henri Marie Boudon


Du vénérable abbé Henri Marie Boudon, "Science et pratique du Chrétien", chap. II, Règle


Chaque corps est animé de son âme, le corps de l’homme d’une âme raisonnable immortelle, le corps mystique de Jésus-Christ qui est comme l’âme de ce corps mystérieux, de l’Esprit de Jésus-Christ ; et, de même qu’un corps n’a point deux âmes qui l’animent, de même le Corps mystique de Jésus-Christ n’a de vie surnaturelle que de l’Esprit vivifiant de Jésus-Christ.

La Pentecôte, par Anton Raphael Mengs, 1765,
Musée de l'Hermitage à Saint-Petersburg
Nous n’avons pas reçu l’esprit du monde, s’écrie l’Apôtre en la première aux Corinthiens, mais l’Esprit qui vient de Dieu. Et il dit aux Galates que le Père éternel a envoyé dans les cœurs des Chrétiens l’Esprit de son Fils (…). Ce n’est donc pas seulement un esprit raisonnable, un esprit d’un saint, un esprit d’un pur homme quoique parfait qui est l’esprit du vrai Chrétien, mais l’Esprit de Dieu. Grande vérité et plût à Dieu que les Chrétiens l’entendissent (…).

Si les vrais Chrétiens n’ont donc point, en qualité de Chrétiens, d’autre esprit que celui de Jésus-Christ, étant son Corps mystique, ils ne peuvent vivre, dit saint Augustin, que de cet Esprit.

Jésus-Christ est donc leur vie. O quel don, quelle faveur, quelle grâce ! Mon Sauveur, vous êtes donc ma vie ! C’est bien ici que nous devons dire avec saint Paul que l’amour de Jésus-Christ nous presse.

Certainement, dit saint François de Sales dans son livre du Divin amour, c’est bien avoir les cœurs sous le pressoir du saint amour.

Mais pour cela il faut avoir un cœur que le péché et l’attache aux choses du monde n’aient pas rendu comme les pierres et les marbres car, dans ces attaches de l’amour du monde, l’on est incapable de l’amour de Dieu. De Lui vient que tous les grands mystères de l’amour d’un Dieu incarné font si peu d’impression et qu’ils entrent même si peu dans les esprits qui ne les voient pas, quoiqu’ils soient exposés à leurs yeux dans les plus beaux jours de la grâce, en sorte que les grandes et admirables grâces de la religion Chrétienne sont ignorées par le grand nombre même des Chrétiens. Mais cet amour de Jésus-Christ nous presse, dans la doctrine de saint Paul, afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux, mais pour celui qui est mort et ressuscité pour eux. L’homme Chrétien ne doit donc plus vivre de sa propre vie mais de la vie de Jésus-Christ.



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