lundi 16 juin 2014

Anniversaire de l'arrivée de Saint François de Montmorency Laval en Nouvelle-France, le 16 juin 1659

Extrait du procès verbal de visite de l'abbaye de Méobecq et de ses dépendances établi par René Dorsanne, écuyer seigneur de Thizay, lieutenant général au baillage d'Issoudin, en présence de François de Laval le 22 septembre 1673. 
Archives départementales de l'Indre, H.320
Comment Saint François de Montmorency Laval offrit au vénérable abbé Henri Marie Boudon la charge de l'archidiaconé d'Evreux

Henri-Marie Boudon fait découvrir à son grand ami l’abbé de Montigny (futur Saint François de Montmorency Laval) le séminaire des Missions étrangères. Pressenti pour un évêché en Asie mais repoussé par le Portugal, puis choisi par Louis XIV comme vicaire apostolique en Nouvelle-France (qui ne comptait alors que 2000 âmes), l’abbé de Montigny demanda l’aide du P. Bagot, confesseur d’Henri, pour faire accepter à celui-ci de le remplacer dans sa dignité de grand-archidiacre d’Évreux.


Tant que le Père Bagot vécut, Boudon s’abandonna à ses conseils comme il l’aurait fait aux ordres de Dieu Lui-même, et après sa mort, il les citait comme des oracles. On comprend que Henri-Marie ait finalement accepté, malgré la faible estime qu’il avait de sa propre dignité, de revêtir le Sacerdoce du Christ. Le Père jésuite avait cette fois ordonné au nom de l’obéissance. Les principales raisons qui avaient toujours inspiré à Boudon le plus d’aversion pour les bénéfices et les dignités ecclésiastiques, étaient son amour pour la pauvreté et l’attrait qui le portait à travailler au service de Dieu dans tous les lieux où Sa volonté le conduirait, sans rester fixé à aucun. Il n’accepta qu’une fois assuré que ni la richesse, ni la résidence continuelle ne l’enchaîneraient.

Carte de la Nouvelle-France
L’archidiaconat requérait un grade universitaire. Opportunément, il arriva à Paris, des extrémités du Royaume, un homme de bien, qui connaissant l’embarras de Boudon, lui fournit libéralement tout ce dont il avait besoin. Il put ainsi prendre le bonnet de docteur en théologie le 7 octobre1653 à l’université de Bourges, moins onéreuse que celle de Paris. Puis, un mois plus tard, le 4 novembre, il recevait des mains du nonce apostolique la tonsure cléricale, en la chapelle de la congrégation mariale du noviciat des Jésuites. L’abbé de Laval lui avait obtenu un extra tempora et une dispense des interstices. Henri-Marie en dira :
Mgr François de Laval
« Ce jour ou l’on célèbre la fête de saint Charles Borromée, est devenu pour moi la fête de Dieu seul, car y étant fait clerc, j’y ai pris Dieu pour mon sort et mon partage. C’est pour lors que j’ai dit en face de la sainte église, entre les mains du nonce de Sa Sainteté dans la maison de la Reine des saints, que le Seigneur était la part de mon héritage : or c’est une part et une portion qui doit suffire entièrement : après l’avoir prise il n’y a plus rien à prendre ni à espérer. Dès lors je n’ai du avoir rien que Dieu seul. »


Depuis ce jour heureux jusqu’à sa mort, Henri ne quitta jamais les marques de son état. C’est, disait-il, que la soutane est le saint habit de la religion du clergé, la gloire et l’honneur de l’état ecclésiastique, et le signe visible du divorce parfait qu’ils doivent faire avec le monde, et tout ce qui lui appartient.


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