mardi 6 mai 2014

Le 6 mai 1708, Monseigneur François de Laval meurt à Québec

François de Montmorency-Laval est le premier des six évêques (jusqu'à Henri-Marie du Breil de Pontbriand) de l'époque française. Descendant à la fois des châtelains de Saint-Omer et des Créquy, béatifié en 1980 par Jean-Paul II, ses restes reposent depuis mai 1993 dans une chapelle funéraire dans la cathédrale de la ville de Québec.
Mgr. François de Montmorency Laval, après avoir été grand Archidiacre du Diocèse d’Evreux et avoir confié sa charge à l’abbé Henri-Marie Boudon, devient le premier évêque de Québec et de la Nouvelle-France en 1674.

Né François-Xavier de Montmorency-Laval de Montigny, il débarque à Québec à l'âge de 36 ans, il n'a plus jamais voulu quitter sa terre d'accueil.

«Une fois qu'il a vu Québec, il a voulu mourir ici», assure Jean-Marie Lebel, historien et conseiller pour les fêtes du 350e anniversaire de Notre-Dame de Québec. C'était le début d'une longue histoire d'amour entre Québec et celui qui devint son évêque, le premier d'ailleurs en Amérique du Nord.

Saint François de Montmorency-Laval
À son arrivée à Québec, en 1659, François de Laval a découvert une communauté chapeautée par les Jésuites, qui agissaient comme missionnaires. À l'époque, les relations entre Rome et les Jésuites étaient parfois tendues, et le roi de France, Louis XIV, voulait s'assurer que son représentant religieux en Nouvelle-France pourrait collaborer avec les Jésuites. Puisque François de Laval avait étudié au Collège des Jésuites, «il était l'homme tout désigné» pour la mission, exprime frère Thomas, directeur des expositions du 350e anniversaire de la paroisse. «D'envoyer un évêque qui n'est pas de front avec les Jésuites, ça facilite drôlement les relations. Louis XIV veut s'assurer que les relations aillent bien de l'autre bord. Il n'a pas le goût de gérer personnellement tous les problèmes», explique frère Thomas.

Certes, François de Laval venait d'une famille noble, mais là n'était pas un argument pour l'envoyer lui plutôt qu'un autre, selon frère Thomas. «Ce qui a vraiment fait la différence pour François de Laval, c'est le fait qu'il avait étudié au Collège des Jésuites.» Et à cause de son engagement en France, «il avait été repéré par Rome, et était sur une liste de personnes épiscopales».

 «L'homme était doux, patient, mais perspicace. Quand il jugeait qu'un dossier était important, il tenait son bout, et longtemps à part de ça!» mentionne frère Thomas. Ce fut le cas de la question de l'eau-de-vie vendue aux Amérindiens, une procédure qu'il jugeait immorale. «François de Laval a tellement tenu son bout qu'il s'est mis en chicane avec l'intendant [qui gérait le commerce]. Ça a créé des tensions, mais il s'est obstiné.» Il s'est tellement obstiné qu'il en est venu à écrire personnellement au roi, et à se déplacer à la Cour de France pour aller parler au roi de cette question particulière.

Mgr de Laval était un homme attentif aux membres de son diocèse. Il se déplaçait dans chacune des paroisses et au-delà, évaluant les besoins de ses communautés. «Il allait visiter tout le monde dans leur maison. Ça, c'est marquant chez lui. Il voulait aller voir tout le monde pour être sûr que tout allait bien», raconte frère Thomas.
Et dans son quotidien, c'était un homme pieux, simple et humble, selon M. Lebel et frère Thomas. «Le matin dans la cathédrale, c'était le premier arrivé», laisse entendre frère Thomas. «On raconte qu'il cassait la glace dans les bénitiers pour que tout soit prêt avant que les gens arrivent

Même après que Mgr de Saint-Vallier lui eut succédé à titre d'évêque de Québec, François de Laval est resté très attaché à sa cathédrale. Il assurait même l'intérim à Québec durant les absences du nouvel évêque, et assistait toujours aux offices de la cathédrale pour s'assurer de la qualité des cérémonies. François de Laval est d'ailleurs mort par l'aggravation d'une engelure au talon à l'âge de 85 ans, alors qu'il assurait l'intérim de Mgr de Saint-Vallier. Son tombeau est exposé à la basilique-cathédrale depuis 1993.

Il fonde le séminaire de Québec, avec sa fortune personnelle. L'héritage qu'il a laissé permet au séminaire, pendant trois siècles, de recevoir presque gratuitement des centaines de futurs prêtres pendant les 12 années de scolarité que duraient le cours classique et le grand séminaire. En outre, grâce à ce legs, le séminaire peut en 1852 fonder une université française à Québec, la future université Laval.

Mgr François de Montmorency Laval est inhumé dans la cathédrale Notre-Dame de Québec. En 1878, son corps est exhumé et transporté de la cathédrale à la crypte de la Chapelle du Séminaire de Québec.



Le Pape Jean-Paul II le béatifie le 22 juin 1980. 
Le Pape François Ier le canonise le 3 avril 2014.


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