vendredi 28 mars 2014

Le couronnement d'épines de Notre Seigneur

Jérôme Bosh, Jésus est couronné d'épines
puis outragé par les gardes.
par Saint Alphonse-Marie de Liguori

Considérations sur la Passion
de Jésus-Christ ",

Chap. 3, II, le couronnement d’épines

La Mère de Dieu a encore révélé à sainte Brigitte que la couronne d'épines ceignait la tête sacrée de son Fils jusqu'au milieu du front, et que les épines furent si violemment enfoncées que le sang ruissela sur toute la face, de telle sorte qu'elle en parut toute couverte

Origène dit que cette horrible couronne ne fût ôtée de la tête de Notre-Seigneur qu'après qu'il eût expiré. Cependant, le vêtement intérieur de Jésus n'avait point de couture, il était d'un seul tissu ; c'est pour cette raison que les soldats ne le partagèrent point entre eux comme ses autres vêtements, mais le tirèrent au sort, ainsi que l'atteste saint Jean (Jn 19, 23). Cette tunique devant donc se tirer du côté de la tête, il est très probable, selon plusieurs auteurs, qu'on ôta la couronne à Jésus pour faire passer la tunique, et qu'on la lui remit ensuite avant de le clouer sur la croix.

On lit dans la Genèse : "La terre sera maudite à cause de ton œuvre ; elle te produira des épines et des ronces" (Gn 3, 17). C'est Dieu qui a prononcé cette malédiction contre Adam et contre toute sa postérité ; en cet endroit, par la terre, encore la chair humaine qui, infectée par la faute de notre premier père, ne produit plus que des épines de péchés. Pour remédier à cette corruption de la chair, dit Tertullien, il a fallu que Jésus-Christ offrit à Dieu en sacrifice cette affreuse torture du couronnement d'épines.

Sainte Véronique présentant le Mandylion,
le linge marqué de la Sainte Face du
Seigneur outragée.
Ce tourment, déjà si douloureux, fut encore aggravé par d'autres mauvais traitements que rapportent saint Matthieu et saint Jean. Les soldats avaient déshabillé de nouveau leur innocente victime, et lui avaient jeté sur les épaules un haillon de couleur rouge.

Jésus, étant couronné d'épines, ils lui mirent un roseau en guise de sceptre ; puis ils fléchirent le genou devant lui, par dérision, en le saluant Roi des Juifs. Ils lui crachaient ensuite au visage, et prenaient le roseau pour lui en frapper la tête ; ils lui donnaient aussi des soufflets (Mt 27, 28 ; Jn 19, 3).

Ô mon Jésus ! combien d'épines n'ai-je pas ajoutés à cette couronne pour toutes les mauvaises pensées auxquelles j'ai consenti ! Je voudrais en mourir de douleur ; pardonnez-moi, par les mérites de ce tourment même que vous avez voulu souffrir pour me pardonner.

Ah ! mon doux Seigneur, que je sois si maltraité et si humilié, vous endurez tant de douleurs et tant d'opprobres pour me toucher, afin que je vous aime au moins par compassion, et que je cesse de vous offenser. C'est assez, mon Jésus ! ne souffrez pas davantage ; je suis persuadé de votre amour pour moi, et je vous aime de toute mon âme ! Mais que vois-je ? vous n'êtes pas encore satisfait ; vous ne serez rassasié de souffrances que lorsque vous serez mort de douleur sur la croix. Ô Bonté, ô Charité infinie ! qu'il est malheureux, le cœur qui ne vous aime pas ! 


Piéta (Notre Dame de Pitié) du vœu du roi Louis XIII,
Cathédrale Notre-Dame de Paris, détail.


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