dimanche 30 mars 2014

4e Dimanche de Carême - Laetare, la joie au coeur de notre chemin vers Pâques

Parements roses des ornements du Dimanche de Laetare. Le dur violet
de la pénitence et de l'attente s'atténue du blanc de la fête pour nous donner le rose de la joie.

Même les arbres près de Notre-Dame de
Paris se mettent au rose liturgique...
Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus 
et de la Sainte-Face,

Manuscrit C, folio 4 recto – folio C recto


Mère bien-aimée, vous n'avez pas craint de me dire un jour que le Bon Dieu illuminait mon âme, qu'Il me donnait même l'expérience des années... O ma Mère! je suis trop petite pour avoir de la vanité maintenant, je suis trop petite encore pour tourner de belles phrases afin de vous faire croire que j'ai beaucoup d'humilité, j'aime mieux convenir tout simplement que le Tout Puissant a fait de grandes choses en l'âme de l'enfant de sa divine Mère, et la plus grande c'est de lui avoir montré sa petitesse, son impuissance.

Mère chérie, vous le savez bien, le Bon Dieu a daigné faire passer mon âme par bien des genres d'épreuves, j'ai beaucoup souffert depuis que je suis sur la terre, mais si dans mon enfance j'ai souffert avec tristesse, ce n'est plus ainsi que je souffre maintenant, c'est dans la joie et la paix, je suis véritablement heureuse de souffrir. O ma Mère, il faut que vous connaissiez tous les secrets de mon âme pour ne pas sourire en lisant ces lignes, car y a-t-il une âme moins éprouvée que la mienne si l'on en juge aux apparences? Ah! si l'épreuve que je souffre depuis un an apparaissait aux regards, quel étonnement!...

Mère bien-aimée, vous la connaissez cette épreuve, je vais cependant vous en parler encore, car je la considère comme une grande grâce que j'ai reçue sous votre Priorat béni.

Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte Face sur son
lit d’hôpital. La joie et la Croix. 
L'année dernière, le Bon Dieu m'a accordé la consolation d'observer le jeûne du carême dans toute sa rigueur, jamais je ne m'étais sentie aussi forte, et cette force se maintint jusqu'à Pâques. Cependant le jour du Vendredi saint Jésus voulut me donner l'espoir d'aller bientôt le voir au Ciel... Oh! qu'il m'est doux ce souvenir!... Après être restée au Tombeau jusqu'à minuit, je rentrai dans notre cellule, mais à peine avais-je eu le temps de poser ma tête sur l'oreiller que je sentis comme un flot qui montait, montait en bouillonnant jusqu'à mes lèvres. Je ne savais pas ce que c'était, mais je pensais que peut-être j'allais mourir et mon âme était inondée de joie... Cependant comme notre lampe était soufflée, je me dis qu'il fallait attendre au matin pour m'assurer de mon bonheur, car il me semblait que c'était du sang que j'avais vomi.

Le matin ne se fit pas longtemps attendre, en m'éveillant, je pensai tout de suite que j'avais quelque chose de gai à apprendre, en m'approchant de la fenêtre je pus constater que je ne m'étais pas trompée... Ah! mon âme fut remplie d'une grande consolation, j'étais intimement persuadée que Jésus au jour anniversaire de sa mort voulait me faire entendre un premier appel. C'était comme un doux et lointain murmure qui m'annonçait l'arrivée de l'Époux.


Agonie de Notre Seigneur à Gethsémani.
En Tes mains, Seigneur, je remets mon esprit.


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