mardi 14 janvier 2014

14 janvier 1624 - 14 janvier 2014 ; Bon anniversaire, Monsieur Boudon !

Gabriel Blanchard, allégorie de la naissance de Louis XIV. En attendant qu'un véritable artiste fasse
de même pour notre cher abbé Henri-Marie Boudon...

Nous admirons les saints, leur vie, leurs paroles, les faits et gestes à la fois si simples et si glorieux. Ce sont des hommes libres, capables de braver les puissants de ce monde, comme les pires tempêtes et les pires difficultés qui soient.

Quel est leur secret ? Nous voudrions être tant comme eux. A la fois simples, nobles et courageux, ne préférant rien à Dieu seul ainsi qu’à toutes les vertus, mais force est de constater que nous sommes aussi très loin d’eux. Pourquoi ?
Pour ne pas répondre en vérité à cette question, nous disons qu’ils sont saints et que ce n’est pas pour nous. Qu’après tout, nous ne sommes pas si mal, malgré nos petitesses et nos difficultés. Mais ne rabaisserions-nous pas volontairement la sainteté à notre mesure ? Cela n’est pas satisfaisant.

Alors quel est leur secret, qu’ont-ils de plus que nous ? Regardons leur vie. Ils ont commencé comme nous, dans une famille plus ou moins chrétienne, plus ou moins vertueuse. Ils ont été baptisé et ont reçu un enseignement chrétien qui leur a plus ou moins profité. Ils ont reçu une première d’une longue suite de fois le Seigneur dans la divine Eucharistie et l’Esprit Saint à la Confirmation. S’ils tombaient, car ils sont de pauvres pécheurs, comme nous, ils se confessaient et se relevaient avec l’aide de la grâce divine.
Roger Van der Weyden, triptyque des sept Sacrements,
le Baptême, la Confirmation et la Confession

Mais alors, qu’ont-ils de plus que nous ?
En vérité, rien !

Tout a commencé pour eux, comme pour nous au Baptême. Mais ils croyaient en la grâce. Ils n’allaient pas à la Messe et ne récitaient pas leurs prières de manière mécanique. Ils priaient, ils parlaient à Dieu, se confiaient à Lui, Lui demandant des conseils, des grâces et des forces, et Dieu les leur accordait. Ils lisaient et méditaient l’Evangile pour vivre vraiment, réellement, en présence de Dieu à la suite de son Fils Bien-Aimé. Ils ne demandaient pas pardon du bout des lèvres, mais de tout leur cœur. Ils laissaient l’Esprit Saint les conduire et, avec Son aide, ils ont vécu extraordinairement l’ordinaire de leurs vies.

Alors qu’attendons-nous pour croire, espérer, aimer, vivre, en acte et en vérité ? Il ne tient qu’à nous d’être des saints.

Pour notre cher ami du Ciel, le vénérable abbé Henri Marie Boudon, tout commença un 14 janvier 1624.
C’était le jour d’une double naissance. Terrestre : sa mère lui donnait la vie pour la joie de sa famille. Céleste : parce qu’il fut baptisé quelques heures après sa naissance. Il est né et rené ce même jour de grâce.

Puissions-nous, nous aussi, vivre dans la foi et la joie de notre Baptême et devenir des saints. Puisse Monsieur Boudon ne jamais cesser de prier pour nous, maintenant et jusqu’à l’heure de notre naissance au Ciel. Ainsi soit-il !

Paroisse Saint-Leu - Saint-Gilles, vitrail du Baptême
Du vénérable abbé Henri-Marie Boudon,
LETTRE XXXIV

M. Boudon était alors malade de la maladie dont il mourut l’année d’après.
Sa patience et sa résignation dans ses maux

DIEU SEUL !

Ma chère fille ;

Dieu seul, Dieu seul en trois personnes, etc… Voilà toujours tout ce que j’ai à dire, soit que je vive, soit que je meure, soit en maladie, soit en santé, soit dans la consolation, soit dans la désolation ; cette année, comme les autres.

Voilà par où je désire les commencer, les continuer, les finir, s’il m’en reste encore car j’entre dans la soixante-dix-huitième année vendredi prochain, 14 du présent mois, fête du très saint Nom de Jésus, jour de ma naissance et renaissance par le baptême ; toujours beaucoup incommodé et dangereusement selon le jugement des médecins, toujours très bien puisque la divine Providence, ma très bonne et fidèle Mère, en ordonne de la sorte.



Notre Saint Père le Pape François Ier, au cours de l’audience générale du mercredi 8 janvier dernier, enseignait que le Baptême est :

        « le fondement de notre foi. Il fait de nous des membres du Christ et de son Eglise. Avec l'Eucharistie et la confirmation, ce sacrement constitue l'initiation chrétienne, qui est la séquence sacramentelle unique nous configurant au Seigneur et faisant de nous des signes vivants de sa présence et de son amour...

Le baptême est-il vraiment nécessaire pour vivre en chrétien et suivre Jésus ? N'est-ce pas en somme qu'un simple rite de l'Eglise destiné à donner un nom à un nouveau-né ? Rappelons alors ce que disait Paul : Baptisés dans le Christ Jésus, nous avons été baptisés dans sa mort et ensevelis avec lui dans la mort. Comme le Christ est ressuscité des morts de par la gloire du Père, nous pourrons vivre une vie nouvelle. Le baptême n'est donc pas une formalité mais un acte qui marque en profondeur notre existence en nous plongeant dans la source infinie de la vie qu'est la mort de Jésus, le plus grand acte d'amour de l'histoire. Un enfant ou un adulte non baptisé n'est pas comme un enfant ou un adulte baptisé. Grâce à cet amour nous vivons une vie nouvelle libérée du mal, du péché et de la mort, en communion avec Dieu et nos frères...

Il existe le risque de perdre cette conscience de ce que Dieu a fait pour nous, du don reçu de lui. Ainsi finit-on par considérer notre baptême comme un évènement du passé, résultant de la volonté de nos seuls parents et sans incidence sur notre existence présente…

Libérés par le baptême du péché originel, nous sommes mis en relation avec le Fils et le Père... capables de pardonner et d'aimer qui nous fait du mal, capables de reconnaître dans les pauvres le visage du Seigneur venu parmi nous. Porteurs d'une espérance nouvelle, nous pouvons avancer sur la voie du salut. Grâce au baptême nous savons pardonner

Personne ne peut se baptiser soi-même. Nous pouvons désirer et demander le baptême mais avons besoin de quelqu'un pour le recevoir au nom du Seigneur. Au long de l'histoire s'est constituée une chaîne de grâce de baptême en baptême, un chaîne de fraternité et d'affiliation à l'Eglise car ce sacrement est un don accordé dans un contexte de partage et de sollicitude. Dans sa célébration transparaissent les traits les plus authentiques de l'Eglise qui, comme mère, ne cesse de générer des nouveaux enfants dans le Christ par la fécondité de l'Esprit. »

Julius Schorr von Carolsfeld, la Foi, l'Espérance et la Charité.


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