lundi 7 octobre 2013

Octobre, le mois du Rosaire

Lépante, le miracle de Notre Dame du Rosaire,
Véronèse
Le mois d'Octobre a été consacré mois du saint Rosaire. En effet, c'est par cette arme spirituelle, très humble, très pure, qui nous unit au Seigneur par la prière maternelle de la Vierge Marie, notre Dame et notre Reine, que Saint Pie V, grand Pape réformateur, permit la victoire de Lépante.

Cette bataille navale impressionnante permit l'arrêt de l'expansion de l'Islam en Europe. Ce n'est pas d'abord par les armes ou le génie tactique que les navires chrétiens arrêtèrent cette invasion, c'est par la puissance du Rosaire. En effet, le Saint Père, voulant amadouer les chrétiens et leur donner la victoire, leur donna la grâce de l'indulgence plénière. Beaucoup se confessèrent et récitèrent quotidiennement, pieusement, le chapelet et demeurèrent en état de grâce. Comment le Seigneur n'aurait-Il pas écouté la prière de tant d'âmes pures unies à Sa très sainte Mère ? 

Aujourd'hui, nous pouvons recevoir les mêmes grâces avec les mêmes moyens : nous unir au Christ par la sainte Communion, recevoir son pardon dans le Sacrement de Pénitence, dire le chapelet, en l'égrainant tout simplement, comme les Saints, pour nous imprégner de l’Évangile du Seigneur.

Dom Juan d'Autriche, vainqueur de Lépante
Après les conseils du vénérable abbé Henri Marie Boudon, voici quelques conseils d'un autre saint Prêtre, l'abbé Christian-Philippe Chanut (7 août 1948 - 17 août 2013) :


Aujourd’hui, comme chacun des mois d’octobre que nous avons vécus ensemble, les circonstances me pressent à vous parler du Rosaire où, tandis que nous rappelons les mystères du salut, la Sainte Vierge les grave mystérieusement dans nos âmes. Comme mes ambitions pour vous seraient portées à leur comble si cette humble prière du chapelet prenait en chacune de vos vies une place capitale !

D’aucuns, je le sais bien, jouets de cette subtile alchimie où Satan mêle l’orgueil et la paresse aux grands sentiments, se refusent à ce pieux exercice sous prétexte qu’il n’est qu’une récitation machinale pendant que glisse entre leurs doigts un collier de perles ou de boules de bois ; ils préférerait sans doute une prière plus personnelle et plus pensée qui, faute de temps ou d’imagination, est tant remise à plus tard qu’on ne la fait que rarement, sinon jamais.

Or, si la prière est une élévation de l’âme vers Dieu, il s’agit bien d’une âme unie substantiellement à un corps situé dans le temps présent ; aussi, ces récitations répétées que je n’imagine pas faites par des gens qui ne se voudraient pas s’élever vers Dieu, est, à tout le moins, l’hommage du corps qui s’unit, par les paroles de la bouche, les gestes des mains, l’application de la volonté et le travail de la mémoire, et, en écrivant ces lignes, j’entends saint Thomas d’Aquin enseigner que nous confessons par là que Dieu est l’auteur de notre âme et de notre corps, lui offrant nos hommages spirituels et corporels.

Et la Vierge Marie foulait du pied le
Croissant, comme dans la vision de l'Apocalypse
de saint Jean.
Par ailleurs, ces répétitions si simples et si faciles des mêmes prières, lorsque l’on en a pris l’habitude aux temps ordinaires, deviennent un apaisement dans les moments de sécheresse et de souffrance. Rappelez-vous l’Aveugle de Lamartine qui disait : Je prie le bon Dieu jusqu’à ce que mes lèvres se fatiguent sur son saint Nom et mes doigts sur les grains. Qui est-ce qui s’ennuierait en parlant tout le jour à son roi qui ne se lasse pas d’écouter ?

Parfois, pour se dispenser de la récitation du chapelet, certains se plaignent de ne pas savoir le méditer, mais je crains, en leur accordant toutes sortes de circonstances atténuantes, qu’ils se fassent une bien haute idée de la méditation.

Il s’agit d’inviter les facultés de l’âme, dans la seule mesure de ses aptitudes, à considérer la scène de l’Evangile évoquée par le mystère pour y cueillir les fruits de la sanctification. Chacun peut se représenter les scènes du Rosaire, mais, à votre avis, par quoi le Seigneur communique-t-il les fruits de la sanctification ? Par l’intelligence du fidèle ou par le ministère de la Vierge Marie ?

La récitation du chapelet est le bréviaire des humbles, en ce sens que, appliqué à des exercices simples, l’on s’y laisse instruire mystérieusement par Marie, et vous remarquerez que les orgueilleux s’en éloignent et s’en dégoûtent, s’en moquent ou s’en scandalisent parce qu’ils leur semblent qu’il n’y mettent pas assez d’eux-mêmes, ils veulent briller quand il ne s’agit que de laisser la Sainte Vierge instruire doucement les cœurs.

Tous ceux qui ont l’habitude du chapelet affirment qu’il alimente leur foi et développe en eux les vertus chrétiennes.

Basilique de Fourvière, Lyon.
Le Pape Saint Pie V, dans son oratoire, tenant le chapelet à la main, ayant une vision de la victoire de Lépante.


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