mardi 16 juillet 2013

Notre-Dame du Mont Carmel

Francisco de Zurbaran, la Vierge Marie protège de son grand manteau des religieux

Le Scapulaire est un vêtement, c'est l'habit de la Vierge. Dans la Sainte Écriture, le vêtement est signe d'une dualité : il symbolise la chute originelle de l'homme déchu de la grâce et la possibilité pour lui de revêtir une gloire perdue (cf. Gn 3). Par là même, le vêtement est le signe de la nature spirituelle de l'homme et de sa destinée surnaturelle. Le prophète Isaïe (61, 10) chante dans son action de grâce : « Je suis plein d'allégresse dans le Seigneur, mon âme exulte en mon Dieu, car il m’a revêtu de vêtements de salut, il m’a drapé d’un manteau de justice, comme l’époux qui se coiffe d’un diadème, comme la fiancée qui se pare de ses bijoux ». Le fils prodigue, à son retour, a été revêtu par son père de la plus belle robe, signe de pardon (Lc 15, 22). 

L'apôtre saint Paul nous montre quels sont les vêtements du bon soldat du Christ : Mettez tous vos soins à vous revêtir de L’armure de Dieu... Ceignez vos reins de la ceinture de la chasteté... Revêtez la cuirasse de la justice... Prenez Le bouclier de la foi... Couvrez-vous la tête du casque du salut (Eph 6). 

L'Apocalypse de saint Jean nous montre au jugement dernier une foule immense devant l’Agneau, vêtue de robes blanches (Ap 7, 14) .

Le Scapulaire est lui aussi un vêtement de salut, une cuirasse et un bouclier spirituel, une robe d'innocence dont nous revêt la Mère de Dieu. L'habit est un signe d'appartenance de celui qui le porte à la personne de qui il l'a reçu, et, en retour, de la protection de cette personne. 

Le Scapulaire manifeste donc, de la part de celui qui le porte, la consécration et l'appartenance volontaire à Marie, et de la part de Notre-Dame, l'engagement à secourir celui qui le porte en toute occasion, particulièrement à l'heure de la mort.

Notre Dame du Rosaire, Luca Giordano, Naples
Saint Louis-Marie Grignion de Montfort, dans son « Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge », donne aux dévots serviteurs de Marie (au nombre desquels ceux qui portent le Scapulaire auront à cœur d'être comptés) un programme de vie en l'honneur de la Mère de Dieu : « Faire toutes nos actions par Marie, avec Marie, en Marie et pour Marie, afin de les faire plus parfaitement par Jésus-Christ, avec Jésus-Christ, en Jésus et pour Jésus » (n. 43) . Un programme qui peut mener loin les âmes généreuses ! 

Saint Louis-Marie Grignion de Montfort, qui recommandait beaucoup le Scapulaire du Mont-Carmel, insistait cependant sur la droiture nécessaire aux personnes qui le recevaient : le port du Scapulaire nécessite « que la personne soit dans la résolution de sortir de son péché », sinon « on se rendrait du nombre des faux dévots de la Sainte Vierge et dévots présomptueux et impénitents qui, sous le manteau de la Sainte Vierge, avec le Scapulaire sur leur corps ou le rosaire à la main, crient : « Sainte Vierge... » et cependant crucifient et déchirent cruellement Jésus-Christ par leurs péchés  ».

Donc on peut poser en principe que l'hypocrite qui aurait revêtu le Scapulaire dans l'intention de continuer à pêcher en bravant à son aise la justice de Dieu, se trouverait exclu des promesses de la Sainte Vierge.

Mais on doit apprécier différemment le cas de celui qui, par faiblesse ou entraînement, se laisserait peu à peu aller à mener une vie désordonnée, tout en portant le Scapulaire carmélitain et en conservant le ferme espoir que la Sainte Vierge l'aidera un jour à changer de vie et à faire son salut. À l'égard de celui-là, il est parfaitement permis de croire que Marie s'arrangera pour le convertir, et qu'elle fera en sorte qu'il ne meure pas subitement sans les secours de la religion, ou du moins sans avoir pu se repentir. Dût-elle opérer un miracle, retarder la mort imminente, afin de donner au moribond le temps de se réconcilier avec Dieu, de recevoir les sacrements ou de faire au moins un acte de contrition parfaite, Marie poussera certainement jusque-là sa maternelle sollicitude ; car l'engagement qui la lie envers les confrères du Scapulaire est un de ces pactes sacrés dont la durée est sans limite et la teneur inviolable. La Bienheureuse Vierge du Carmel obtiendra surtout à ses fils des grâces prévenantes qui les préserveront du péché mortel, les protégeront dans les occasions dangereuses et les sanctifieront

C'est en ce sens qu'elle a dit à saint Simon Stock que le Scapulaire serait un signe de salut, une sauvegarde dans les dangers, un gage de paix et d’éternelle alliance.




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