mercredi 21 mars 2012

La vanité ou l'essentiel ?

Vénérable Henri Marie Boudon, « Dieu partout présent », Chap. IV, Dieu qui est partout, demande que l’on se souvienne de sa divine présence 
                                          
            Au contraire, les divins solitaires dans une entière séparation des créatures, sans avoir de conversations avec elles, sans leurs jeux, leurs divertissements, n’ayant que Dieu seul dans leurs déserts pour compagnie, qui était toutes leurs richesses, tout leur plaisir, possédaient une tranquillité que le monde ne connait point. Une paix divine qui surpasse tout sentiment, demeurait dans leurs cœurs. Ils menaient une vie angélique, et ils commençaient à en goûter les joies célestes. O qui pourrait nous dire ce qui s’est passé dans l’intérieur du divin Paul ermite qui a vécu plus de 80 ans dans le désert, sans jamais y avoir vu, ni parlé à personne ; car il y avait plus de 80 ans qu’il s’y était retiré lorsqu’il y a fut visité par Saint Antoine. Certainement la vie a été une vie de Paradis, toujours dans la contemplation de la Divinité.

            Malheur à nous qui en sommes si peu occupés. Malheur à toi, ô monde, dans tes ténèbres, qui ayant Dieu partout présent, et qui partout ne le regarde pas, et qui t’ennuie sitôt dans le peu de temps que tu y penses, et que l’on te parle de la suprême Majesté.
O si tu savais quel honneur c’est que la permission qu’il nous donne de nous entretenir avec sa grandeur infinie, que ne ferais tu pas pour jouir d’un bien si divin ? Une âme éclairée voit bien que ce serait peu de choses : et voici que nous pouvons quand il nous plaît, et facilement avec le secours divin, jouir de cet honneur inestimable, et nous le négligeons !

            O vraiment, s’écrierait la Séraphique Thérèse, puisque mon Dieu est partout, je ne le laisserai pas sans avoir l’honneur de l’entretenir ! Certainement c’est une indignité insupportable à une chétive créature de traiter de la sorte son Créateur. Hélas ! voudrait-on en user de la manière avec une personne un peu considérable ? C’est ce qui paraîtrait insupportable à une créature, et il faut qu’un Dieu le souffre !

Icône de l'échelle des vertus.
Nous sommes tous appelés à devenir saints et nous sommes
tous protégés par les saints Anges. Mais nous sommes
aussi tentés. Si nous tombons, reprenons courage et montons
de nouveau par les degrés de la sainteté avec l'aide de Dieu.

Saint Jean Climaque, « L’échelle sainte », extraits

            Courons avec une joie mêlée de crainte au combat remarquable auquel Dieu nous appelle. C'est aux démons que nous devons faire la guerre; ne les redoutons pas, car, quoique nous ne puissions pas les voir, ils nous connaissent et ils pénètrent dans le fond de notre âme; mais s'ils la voient troublée et craintive, ne nous croiront-ils pas vaincus ? ne se précipiteront-ils pas sur nous avec un acharnement terrible, afin de nous rendre leurs misérables esclaves ? Or, puisque nous connaissons leurs ruses, armons-nous donc contre eux avec courage; car on hésite d'en venir aux mains, quand on voit une armée qui ne compte que des soldats vaillants et courageux, et qui brûle de se mesurer avec l'ennemi. 

            Si, lorsque nous avons quitté le monde, les démons nous troublent et nous tentent par le souvenir douloureux et tendre de nos pères et mères, de nos frères et sœurs, sachons recourir promptement aux saintes armes de la prière, à la pensée des flammes éternelles, afin que le souvenir de ces flammes effrayantes éteigne en nous les feux par lesquels les démons voudraient réduire en cendres nos généreuses résolutions. 


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