dimanche 1 janvier 2012

Sainte Marie - Mère de Dieu et de l’Eglise

Ange au rameau d'olivier - Hans Memmling, Louvres
« Voici comment Aaron et ses descendants béniront les fils d'Israël: 

'Que le Seigneur te bénisse et te garde! Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage, qu'il se penche vers toi! 
Que le Seigneur tourne vers toi son visage, qu'il t'apporte la paix!' 
C'est ainsi que mon Nom sera prononcé sur les fils d'Israël, et moi, je les bénirai. » 
(Livre des Nombres VI,22-27)


Œuvres complètes ; chap. VI, « Exhortation à des Congréganistes de la Sainte Vierge »

            Les mêmes Pères qui assurent que la sainte Vierge, étant la trésorière générale de toutes les grâces de Dieu, il n’y a personne qui ne soit redevable à ses bontés.

            Saint Bernardin de Sienne, qui soutient qu’aucune grâce ne vient du ciel qu’elle ne passe par les mains de Marie ; saint Ildefonse, qui veut que tous les prédestinés doivent leur béatitude à la bienheureuse Vierge ; saint Jean Damascène qui la compare à l’arche de Noé, mais avec cette différence qu’il n y eut que huit âmes de sauvées par l’arche de Noé tandis que, par cette arche du Très-Haut, toutes les âmes possèdent la bienheureuse éternité.

            Tous ces Pères, dis-je, concourent dans un même sentiment qui est que la très sainte Mère de Dieu regarde d’un œil bien plus favorable ceux qui sont particulièrement sous sa protection ; qu’elle verse sur ces âmes d’élite de bien plus douces influences ; qu’elle leur départit des grâces bien plus abondantes ; et les favorise de ces mêmes privilèges qui ne se donnent pas à toute sorte de nation ; car peut-être cette Mère de la sagesse incréée donnera le pain des enfants aux étrangers.

            Non, non, il n’y a que les domestiques de cette épouse sainte qui aient les clefs de ses celliers remplis d’un vin mystique si excellent que le cerf lassé ne désire point avec tant d’ardeur les fontaines pour se rafraîchir comme les plus saintes âmes souhaitent ce vin admirable que nous pouvons dire rejaillir jusqu’à la vie éternelle. Cette bonne mère est plus prudente ; non, cette femme forte de l’Ecriture ne souffrira jamais ses serviteurs dans la disette. Si sa charité la porte à donner des habits à tout le monde, ses domestiques seront revêtus d’une double robe ; on recueillera le reste du festin qui sera donné libéralement à ceux du dehors mais, pour ses enfants, cette mère, qui est la bonté-même, les fait asseoir à sa table et les favorise des mets les plus délicieux.

            Vous voyez bien, mes chers frères, que je veux vous faire connaître que les bienheureux sont ceux qui demeurent en la maison d’une si bonne maîtresse, qu’une journée passée dans la maison de la Mère de Dieu vaut mieux que dix mille dans celle des pécheurs, que ses tabernacles sont aimables, qu’il est délicieux de loger sous ses tentes et pavillons ; car cette auguste Reine, ne se contentant pas de traiter comme des serviteurs ceux qui se retirent dans ses maisons, elle les considère, ce qui est une bonté prodigieuse, comme ses chers enfants ; elle les baise d’un baiser de sa bouche, leur donne ses mamelles meilleures mille fois que les calices des plus forts vins, ce qui me fait souvenir des paroles du Prophète : Inebriabuntur ab ubertate domus tuae et torrente voluptatis potabit eos.

            Qui ne se sentirait animé du désir d’entrer dans une sainte ivresse, d’être saisi d’une si excellente joie de goûter ces délices et de recevoir de telles faveurs. Un homme, et un homme est né dans Marie. Elle n’est pas seulement mère de Jésus-Christ, elle l’est de tous les Chrétiens, mais de quelques Chrétiens particulièrement et, par suite, elle a soin de les élever en Dieu. Personne ne peut penser d’une mère si douce qu’elle soit une marâtre qui, après avoir mis au monde des enfants, ne s’en soucie point ; elle les élève avec un soin non pareil et une sagesse inconcevable.

            Vraiment, disait un de ses plus appliqués dévots, en nourrissant Jésus, en allaitant cet aimable et cher enfant, elle a fait un bon apprentissage, elle a appris des secrets merveilleux pour la bonne éducation des âmes de ses chers enfants. 



A tous, très sainte année, pleine de grâces du Seigneur, 
et le Paradis à la fin de nos jours !



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