samedi 28 janvier 2012

Saint Thomas d'Aquin, Docteur de l'Eglise

Saint Thomas d'Aquin, Dominicain, est appelé "Docteur Angélique" mais aussi "Docteur Commun de l'Eglise". Il est l'auteur de l'Office de la Fête-Dieu, notre fête titulaire, et de magnifiques hymnes en l'honneur du Saint Sacrement comme le Tantum ergo Sacramentum que nous chantons aux Saluts du Saint Sacrement. 
Par sa vertu, sa pureté et toute sa vie, les Pontifes le qualifièrent d'angélique, tout pénétré d'esprit d'adoration ; par sa doctrine admirable, il révéla à beaucoup les grandeurs des mystères sacrés de notre foi, comme les saints Anges qui portèrent la Bonne Nouvelle. Docteur commun, tous les futurs Prêtres doivent , par une demande formelle de l'Eglise, l'étudier d'une manière particulière (Décret Optatam Totius sur la formation des Prêtres, n.16 ; Déclaration Gravissimum educationis, sur l'éducation  n.10). Mettons-nous à son école pour aimer, adorer et servir Dieu, et proclamer par toute notre vie ces saints Mystères de la foi.

« Somme Théologique », Ia pars, question 62 : 
L’élévation des Anges à la grâce et à la gloire.

Article 2 : Les Anges avaient-ils besoin de la grâce pour se tourner vers Dieu ?

            Réponse : Les Anges ont eu besoin de la grâce pour se tourner vers Dieu en tant qu'il est l'objet de la béatitude. Comme on l'a dit plus haut en effet, le mouvement naturel de la volonté est principe de tous les autres vouloirs Or, l'inclination naturelle de la volonté a pour objet ce qui est adapté à la nature. Ce qui est au-dessus de la nature ne peut donc devenir objet de la volonté si celle-ci n'est pas aidée par quelque principe surnaturel. Ainsi en est-il du feu : il possède bien une inclination naturelle à chauffer et à se communiquer, mais produire ou engendrer de la matière vivante dépasse son pouvoir naturel, et il n'y est nullement incliné si ce n'est pour autant qu'il est mu, à titre d'instrument, par l'âme nutritive.

            Or nous avons montré en traitant de la connaissance de Dieu, que la vision de l'essence divine, objet de la béatitude suprême pour la créature rationnelle, dépasse la nature de toute intelligence créée. C'est pourquoi aucune créature rationnelle ne peut avoir un mouvement de volonté ordonné à cette béatitude, si elle n'est mue par un agent surnaturel. Et c'est ce que nous appelons le secours de la grâce. La volonté de l'Ange n'a donc pu se tourner vers cette béatitude sans le secours de la grâce.

Article 3 : Les Anges ont-ils créés en grâce ?

Enluminure,
La création des 9 choeurs des Anges
            Réponse : Sur ce sujet, il y a diverses opinions. Les uns disent que les Anges ont été créés avec leur nature seulement ; les autres qu'ils ont été créés en grâce. Il semble pourtant que l'on doive regarder cette seconde opinion comme plus probable et plus conforme à l'enseignement des Pères. D'après S. Augustin, en effet, toutes les choses qui, au cours du temps, sont produites par l'œuvre de la Providence divine, la créature opérant sous la motion de Dieu, ont été réalisées en leur première condition à l'état de raisons séminales : tels les arbres, les animaux, et autres réalités du même genre. Or, il est manifeste que la grâce sanctifiante peut être comparée à la béatitude comme la raison séminale dans la nature à son effet naturel. Aussi dans S. Jean (I Jn 3,9) la grâce est-elle appelée « semence de Dieu ». De même donc qu'au premier instant de la création, ont été produites les raisons séminales de tous les effets naturels, ainsi, dès le principe, les Anges ont-ils été créés en grâce.

Article 4 : Les Anges ont-ils mérités leur béatitude ?

            Réponse : La béatitude parfaite est naturelle à Dieu seul, car en lui béatitude et existence sont identiques.

            Pour la créature, la béatitude n'est pas naturelle, mais représente sa fin ultime. Or, toute chose parvient à sa fin par le moyen de son opération. Cette opération conduisant au terme est soit productrice de la fin quand celle-ci n'excède pas la puissance de l'agent, comme le remède produit la santé ; soit méritoire à l'égard de la fin, quand la réalisation de celle-ci dépasse le pouvoir de l'agent, qui ne peut alors l'attendre que d'un autre. Nous avons montré que la béatitude ultime surpasse le pouvoir de la nature angélique et humaine. Il appartient donc à l'homme, comme à l'Ange, de mériter sa béatitude. Et si nous admettons que l'Ange a été créé dans la grâce, sans laquelle il n'y a pas de mérite, il est aisé de voir qu'il a pu mériter sa béatitude. Il en serait de même si l'on admettait que l'Ange a possédé la grâce à un moment quelconque avant la gloire. Mais si l'on prétend que l'Ange n'a pas possédé la grâce avant d'être bienheureux, il faut dire alors qu'il a reçu la béatitude sans mérite de sa part, comme nous-mêmes recevons la grâce. Or cela va à l'encontre du concept même de béatitude, laquelle a raison de fin et est la récompense de la vertu, selon le Philosophe. (…) L'Ange, avant d'être béatifié, a eu la grâce qui lui a permis de mériter sa béatitude


Comme nous, les saints Anges ont du choisir librement de se mettre au service de Dieu. Comme nous, ils ont été créés parfaits et purs, dès l'origine, et ils ont du persévérer dans cet état de grâce ; ce qu'Adam et Eve, nos premiers parents, ne firent pas. Certains se sont dévoyés, d'autres ont été parés de mille grâces, et c'est à cela que nous sommes appelés : devenir cohéritiers avec le Christ notre Seigneur de la gloire éternelle si nous persévérons dans les grâces du Baptême par toute notre vie chrétienne. Puisse l'intercession de saint Thomas et de tous les Anges nous donner la force nécessaire pour accomplir notre devoir d'état. 



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