lundi 26 décembre 2011

Noël – Il est né le divin Enfant. Venez, aimons !



Exhortation du vénérable abbé Henri Marie Boudon pour la veille de Noël, sur le mystère de la naissance du Sauveur (in « Œuvres complètes »), suite…

            Voilà un Dieu qui est en extase, un Dieu se consumant d’amour pour les hommes qui est devenu un petit enfant ; mais c’est ce qui n’a jamais pu être pénétré par aucune créature ; c’est que l’esprit humain et angélique n’a jamais pu atteindre !

            Un Dieu Enfant, c’est ce que l’on dit tous les jours à tous les Chrétiens en ce temps : que Dieu est né pour eux. (…) Un Dieu est devenu petit enfant pour nous ! Voilà qui est inconcevable : étonnons-nous, admirons, pâmons-nous de joie et d’amour à la vue de ce spectacle digne de Dieu.

           Vraiment,  vraiment l’amour triomphe de Dieu et le rend son esclave. Et il parait dans le mystère de son enfance si puissant qu’il occupe si fortement celui que rien ne peut occuper qu’il semble qu’il abandonne tout autre soin tout autre exercice, et soi-même encore, pour nourrir uniquement son amour et l’entretenir.

          Qu’y a-t- il de plus admirable que de voir ce Seigneur qui est loué par les étoiles du matin, qui est assis sur les chérubins, qui volent sur les ailes des vents, qui soutient toute la rondeur de la terre, de qui le trône est le ciel et à qui la terre sert d’escabeau royal, ait voulu se réduire à une si extrême pauvreté qu’au  jour de sa naissance il ait voulu que sa mère l’ait posé dans une crèche parce qu’il n’y avait point de lieu plus honorable pour lui.

            Quelle personne fut jamais réduite à une si extrême pauvreté et qu’à défaut de couvert elle ait été contrainte de poser son enfant dans une crèche ! Quelle conjecture si éloignée qu’un Dieu et une crèche ! Quoi de plus abject qu’une crèche ; quoi de plus relevé que Dieu ! Pensez par la foi ce que c’est que Dieu ; pensez ce que c’est que l’homme ! Pesez la distance infinie qui se rencontre entre ces deux êtres : voyez comme l’amour les joint en un seul en sorte que Dieu se fait homme, se fait enfant et est attaché aux mamelles d’une Vierge, lié de petites bandes, pleure et tremble de froid. Voilà les sacrées extases d’un Dieu où l’amour l’a réduit.

             Au reste, Dieu ne s’est pas fait un homme fantastique ; il est très vrai qu’il est homme, qu’il a un véritable entendement et une véritable volonté humaine, il a un véritable corps humain. Aussi ces vérités que je vous propose ne doivent pas passer pour imaginaires. Il est très vrai que le Chrétien ne doit vivre que de la vie de Jésus, sa vie n’étant autre chose que la continuation de celle de ce divin Sauveur. Jésus, avec tous ses fidèles, fait un véritable corps mystique, et comme les membres ne vivent pas d’une autre vie que de celle de leur chef, ainsi les Chrétiens ne doivent vivre que de la vie de Jésus. 


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