lundi 26 septembre 2011

Homélie 34, prononcée par saint Grégoire le Grand, Pape, dans la Basilique des bienheureux Jean et Paul, le 29 septembre 591 (samedi des Quatre-Temps, qui tombait, cette année-là, le jour de la Saint-Michel)


     7. Nous avons dit qu’il existe neuf ordres d’anges. Nous savons en effet, par le témoignage de la Sainte Ecriture, qu’il y a les Anges, les Archanges, les Vertus, les Puissances, les Principautés, les Dominations, les Trônes, les Chérubins et les Séraphins. Qu’il y ait des Anges et des Archanges, presque toutes les pages de la Sainte Ecriture l’attestent ; quant aux Chérubins et aux Séraphins, chacun sait que les livres des prophètes en parlent souvent. L’apôtre Paul énumère pour les Ephésiens les noms de quatre autres ordres lorsqu’il dit : «Au-dessus de toute Principauté, Puissance, Vertu et Domination.» (Ep 1,21). Il dit encore, en écrivant aux Colossiens : «Aussi bien les Trônes que les Puissances, les Principautés ou les Dominations.» (Col 1,16). S’adressant aux Ephésiens, il avait déjà cité les Dominations, les Principautés et les Puissances ; mais avant d’en parler aussi aux Colossiens, il met en tête les Trônes, dont il n’avait rien dit aux Ephésiens. Si donc on joint les Trônes aux quatre ordres que Paul cite aux Ephésiens – Principautés, Puissances, Vertus, Dominations – cinq ordres se trouvent ainsi mentionnés nommément ; et si l’on y ajoute les Anges et les Archanges, les Chérubins et les Séraphins, on trouve sans nul doute qu’il existe neuf ordres d’anges.

 
C’est pourquoi le prophète affirme au premier Ange qui fut créé : «Tu as été le sceau de la ressemblance, plein de sagesse et parfait de beauté dans les délices du paradis de Dieu.» (Ez 28,12-13). Il faut noter ici qu’il ne le dit pas créé à la ressemblance de Dieu, mais sceau de sa ressemblance, afin de faire comprendre que sa nature est marquée d’une ressemblance plus exacte à l’image de Dieu, du fait qu’elle est d’une perfection plus achevée. Le même texte poursuit aussitôt : «Ton vêtement est tout couvert de pierres précieuses : sardoine, topaze et jaspe, chrysolithe, onyx et béryl, saphir, escarboucle et émeraude.» Ce sont neuf noms de pierres précieuses qui sont énumérés, puisque les ordres d’anges sont au nombre de neuf. Le premier Ange nous apparaît orné et couvert de ces neuf ordres d’anges, parce qu’ayant la prééminence sur toutes les milices angéliques, il semble encore plus brillant de gloire si on le compare avec les autres.

 
     8. Mais pourquoi avoir énuméré ces différents chœurs des anges, demeurés au Ciel, si nous n’expliquons pas également en détail leurs ministères ? Le mot Ange signifie en grec «Annonciateur», et Archange, «Grand Annonciateur». Il faut encore savoir que le terme d’Ange désigne une fonction, et non une nature. Car si les esprits bienheureux de la patrie céleste sont toujours des esprits, ils ne peuvent pas toujours être appelés des Anges ; ils ne sont Anges que lorsqu’ils annoncent quelque chose. C’est pourquoi le psalmiste affirme : «Des esprits, il fait ses Anges.» (Ps 104,4). C’est comme s’il disait clairement : «Lui qui a toujours les esprits à sa disposition, il en fait ses Anges quand il le veut.» On appelle Anges ceux qui annoncent les choses de moindre importance, Archanges ceux qui annoncent les plus élevées. Voilà pourquoi ce ne fut pas un Ange, mais l’Archange Gabriel que Dieu envoya à la Vierge Marie (cf. Lc 1,26). En un tel ministère, en effet, il convenait que le plus grand des Anges vînt lui-même annoncer la plus grande des nouvelles.

 
Certains de ces Anges reçoivent aussi des noms particuliers, pour exprimer par des mots l’étendue de leur action. Car ce n’est pas dans la cité sainte, où la vision du Dieu tout-puissant confère une science parfaite, qu’on leur attribue un nom propre : on n’y a pas besoin de nom pour connaître leurs personnes ; mais c’est quand ils viennent s’acquitter envers nous de quelque service qu’ils tirent un nom particulier de ce ministère.

 
     9. C’est ainsi que Michel signifie «Qui est comme Dieu ?» Gabriel, «Force de Dieu» ; Raphaël, «Médecine de Dieu». Chaque fois qu’il est besoin d’une puissance extraordinaire, l’Ecriture nous dit que c’est Michel qui est envoyé : son action et son nom font comprendre que nul ne peut se targuer d’accomplir ce qui est réservé au seul pouvoir de Dieu. L’antique ennemi, dévoré de l’orgueilleux désir de s’égaler à Dieu, déclarait : «Je monterai au ciel, j’élèverai mon trône au-dessus des étoiles du ciel, je m’assiérai sur la montagne de l’alliance aux côtés de l’Aquilon, je monterai sur le sommet des nues et je serai semblable au Très-Haut.» (Is 14,13-14). Or l’Ecriture nous atteste qu’à la fin du monde, abandonné à sa propre force et condamné à périr dans le supplice final, il combattra contre l’Archange Michel : «Il se fit, dit Jean, un combat avec l’Archange Michel.» (Ap 12,7). Dans son orgueil, le diable s’était exalté jusqu’à se faire l’égal de Dieu ; mais il faut qu’ainsi défait par Michel, il apprenne que personne ne doit s’élever par l’orgueil à la ressemblance de Dieu.

 
A Marie, c’est Gabriel qui est envoyé, lui dont le nom signifie «Force de Dieu». Ne venait-il pas annoncer celui qui a daigné paraître dans l’humilité pour combattre les puissances de l’air ? Le psalmiste dit à son sujet : «Princes, exhaussez vos portes ; élevez-vous, portes éternelles, et le Roi de gloire entrera. Quel est ce Roi de gloire ? C’est le Seigneur fort et puissant, c’est le Seigneur puissant au combat.» Et encore : «Le Seigneur des armées, voilà le Roi de gloire.» (Ps 24,7-10). Il fallait donc que ce fût par «Force de Dieu» que soit annoncé le Seigneur des armées, puissant au combat, qui venait faire la guerre aux puissances de l’air.

 
Enfin, comme nous l’avons dit, Raphaël signifie «Médecine de Dieu». En effet, cet Archange a dissipé les ténèbres qui rendaient Tobie aveugle, en touchant pour ainsi dire ses yeux par l’intermédiaire des soins qu’on lui a prodigués (cf. Tob 11,7-8). Celui qui a été envoyé pour soigner fut donc bien digne d’être appelé «Médecine de Dieu».

***

Plus que jamais nous avons besoin de saint Michel ?

Non, plus que jamais saint Michel a besoin de nous !

     Mes frères, depuis des siècles notre pays reconnaît celui que les augures appellent “le premier d’entre les princes des anges” au Livre de Daniel, l’archange saint Michel, comme notre protecteur et comme notre patron attitré. On ne compterait plus à travers l’histoire de ce pays les actes officiels qui soulignent ce rôle particulier de protection ; on ne compterait plus non plus le nombre des saints qui sont allés, d’une manière ou d’une autre, porter leurs hommages d’attachement soit au Mont-Saint-Michel soit en d’autres lieux où l’Archange est vénéré sur notre terre. Partout, à travers le territoire, on peut voir de nombreuses églises, de nombreux lieux de pèlerinage, de nombreux endroits, comme des fontaines, qui sont consacrés au vocable de l’archange saint Michel.

     Et il est temps je crois, ( il est toujours temps d’ailleurs, mais en ces temps qui sont les nôtres, il semble que nous sommes davantage pressés à devoir regarder cet archange qui est au-dessus de nous, comme notre protecteur et notre conducteur ), de voir à travers lui les merveilles dont Dieu nous a comblés et de nous souvenir de ses interventions en faveur de nos pères, en espérant les mêmes pour nous. Saint Michel fut à la fois l’hôte de la France, le messager du salut de la France et le prototype de la mission de la France.

     Il se trouve que, par grâce, nous possédions un mémorial impérissable : le Mont-Saint-Michel. C’était, vous le savez au cours du VIIIème siècle, au temps où Aubert était évêque d’Avranches. En 708 saint Michel lui apparut en songe, lui ordonna l’érection d’un sanctuaire en son honneur sur le mont Tombe qui deviendra le Mont-Saint-Michel. Or l’évêque Aubert est un homme humble qui n’a pas en lui une très grande confiance et il se croit d’abord l’objet de son imagination. Alors l’évêque sursoit à l’ordre reçu, attendant que Dieu veuille bien manifester ses desseins de manière plus claire. Et l’Archange reviendra et Aubert restera soupçonneux. Alors l’Archange reviendra encore et là il lui donnera un signe sensible : il laissera sur sa tempe l’empreinte de son doigt. Aubert avait son signe inscrit dans sa chair, il ne pouvait plus se dérober. Il n’était plus temps de tergiverser. En contrebas du mont Tombe il fait creuser une crypte, et les travaux successifs, surtout après que les moines fussent venus s’installer près de cette crypte, ont amené cette basilique, cette abbaye, cette merveille que nous avons peut-être déjà vue avec grande admiration et qui porte bien haut dans le ciel la statue de l’archange saint Michel perpétuant la présence invisible de cet hôte tout à fait extraordinaire du pays qui est le nôtre.

     De son hôte qui est aussi son protecteur ( si saint Michel venait, c’était pour défendre le pays dont il avait reçu la garde ) car il avait voulu s’établir comme en avancée de cette pointe du combat : il serait désormais le grand défenseur de la France en péril. On pourrait montrer encore aujourd’hui aux touristes, s’il ne fallait pas aller vite, les deux michelettes de la Cour de l’Avancée, témoins de la protection de saint Michel pendant la période victorieuse de la guerre de Cent ans. Par deux fois, les Anglais qui tentaient un débarquement, échouèrent là devant le pont de l’Archange.

     Mais d’autres pays que le nôtre, avant nous, ont reçu la visite de l’Archange. Ainsi l’Italie le regarde aussi comme son protecteur : il apparut en 490 à saint Grégoire-le-Grand au pied du mausolée d’Hadrien (devenu dès lors le Château Saint-Ange) et encore en 590, 592, 593 au mont Gargan, dans le sud du pays.

     Quant à l’église, elle perpétue surtout l’apparition et la protection de saint Michel à sa Fille aînée, c’est-à-dire à la France. à la France, il ménageait une faveur qui resterait un des plus hauts faits de l’intervention de Dieu dans l’histoire des peuples. Elle est liée à cette page où tout semblait perdu et où Dieu, par le ministère de saint Michel, alla chercher cette bergère bénie qui deviendra Jeanne d’Arc. Il fut le messager du salut auprès de celle qui allait être la libératrice de la patrie, elle qui déclara à ses juges : Je l’ai vu, lui, saint Michel, je l’ai vu aussi clairement que je vous vois et je crois à son intervention aussi fermement que je crois à la passion et à la mort de notre Seigneur. Il me disait avant tout que je devais être bonne et pieuse et que Dieu m’aiderait, il me racontait la grande pitié qui était au royaume de France et m’engageait de me hâter d’aller secourir mon roi.

     Au cours de l’épopée de Jeanne il resta le chef du célèbre conseil dont elle justifiait ses décisions et c’est le 8 mai, en la fête de saint Michel du Mont-Gargan, que Jeanne délivra les Orléanais, eux qui avaient vu quelques années auparavant l’Archange combattre à leur tête pour repousser un assaut général. Il ne se passera pas une semaine qu’il ne la visite dans sa prison et ne lui souffle de ces réponses pleines de bon sens, de sagesse et de finesse qui étonnent les juges et les rendent furieux, qui les étonnent surtout de cette paysanne qui était sensée ne rien savoir.

     Aussi bien, si Jean-ne d’Arc croyait à l’intervention de saint Michel comme à la passion et à la mort de Jésus, Charles VII, le roi qu’elle avait fait sacrer à Reims, y croyait aussi. On se rappelle son entrée victorieuse dans Paris enfin reconquis sur les Anglais le 12 novembre 1437 : devant lui marchait un écuyer qui portait un étendard de soie tout semé d’étoiles d’or et au milieu l’image de Monseigneur saint Michel.

     Hôte de la patrie, messager du salut de la patrie, défenseur de la patrie, l’archange saint Michel nous apparaît aussi bien comme le prototype de la mission de la patrie.

     Aussi bien il y a une harmonie préalable entre la destinée de saint Michel et la prédestination de la France. On a pu parler de la mission, de la vocation de la France dans le monde, nous pouvons le dire d’autant plus fort que toute l’église, qui appartient à tous les peuples, concourt à cela et que de fois nous avons au cours de notre histoire reçu des avis gratuits de l’étranger pour nous manifester combien nous étions, d’une façon toute particulière, la fille aînée de l’église, donc avec une mission tout extraordinaire. C’est d’ailleurs ce que le cardinal Pacelli, qui deviendra plus tard le pape Pie XII, affirmait si clairement dans la chaire de Notre-Dame de Paris, nous appelant déjà à retrouver le sens de notre mission, à retrouver le sens de nos traditions, à retrouver le sens de cette vocation séculaire de notre pays : « Depuis longtemps, du fin fond des âges, une seule expression a défini cette vocation française : gesta Dei per francos, c’est par les francs que Dieu accomplit ses hauts faits. Pour ce faire il a fait de la France la fille aînée de l’église, la première de peuples barbares, comme on disait à Rome, qui ait reçu le baptême. »

     Au matin du 1° juin 1980, bien des catholiques français furent stupéfaits d’entendre le bienheu­reux pape Jean-Paul II, au Bourget, employer plusieurs fois, avec une visible satisfaction, l’expression « France, Fille aînée de l’église » et lui demander : « France, fille aînée de l’église, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême ? ».

     Depuis, à travers tant de vicissitudes, la cause de Dieu est notre cause : les Croisades, la fidélité à l’église au temps de la Réforme, l’apostolat missionnaire pour l’extension du règne du Christ à travers l’époque moderne, voilà ce qui fait la France, et tout ce qui n’est pas cela la défait. Lorsque nous aurons compris qu’il n’y a pas pour nous d’autre lieu de vocation et de mission que de communiquer et répandre Jésus-Christ, nous n’en sortirons pas. Il y a, pour nous instruire, bien des éclipses à l’accomplissement de cette mission, mais presque dans ses erreurs, la France reste le peuple en quête d’idéal.

     Elle est pour le monde la nation chevaleresque par laquelle ne compte pas avant tout la conquête des richesses du monde, mais ces biens plus précieux que sont la justice et l’amour de Dieu.

     Voilà pourquoi saint Michel lui aussi apparaît comme le prototype de la mission française, lui qui a pris la tête de tous les anges non révoltés et qui crie à travers l’écriture : Quis ut Deus ?, qui est semblable à Dieu ?, lui qui reste le conducteur de l’armée céleste contre l’armée des ténèbres. La France doit se reconnaître dans cette image de saint Michel aux ailes déployées, l’épée levée pour combattre les démons qu’il écrase du pied, lui qui ne recule nullement devant la bataille mais lui qui se bat pour le droit de Dieu. à nous de garder le regard fixé sur lui, de l’invoquer et de le suivre. « Qui n’est pas avec moi est contre moi ; qui n’amasse pas avec moi disperse ». Aussi quand on ne marche pas derrière lui au combat, on n’est plus dans le combat : non plus membre de l’armée des anges mais membre de l’armée des démons. Certes nous devons aimer nos ennemis, mais aimer nos ennemis consiste à leur donner notre vie pour qu’ils vivent après être morts à eux-mêmes. Aimer mon ennemi, c’est faire en sorte qu’il ait toutes les chances de pouvoir recevoir la grâce et d’aller au ciel.

     Plus que jamais nous avons besoin de saint Michel, non, plus que jamais saint Michel a besoin de nous. Nous avons bien besoin d’être un avec lui car il s’agit du combat de Dieu et Dieu nous a choisis pour servir en sa présence. Ce n’est pas nous, ce n’est pas lui, c’est Dieu. Plus que jamais nous sommes à l’intérieur de ce combat : que la persécution se déchaîne que ce soit la persécution sanglante que connais-sent nos frères persécutés, et combien nous devrions préférer celle-là à celle que nous subissons aujourd’hui, persécution non sanglante où nous ne pouvons même pas nous défendre parce que la persécution est si larvée, si ténue, que dès que nous nous défendons nous passons pour les agresseurs plutôt que pour les agressés. Ouvrons nos yeux et comprenons bien que nous sommes en train de jouer la dernière partie. Nous gagnerons, que dis-je, le ciel gagnera, saint Michel et ses milices gagneront, les phalanges des apôtres et des martyrs, les bataillons serrés des confesseurs de la foi, des docteurs, oui, tous ceux-là gagneront ; mais nous, serons-nous dans les troupes gagnantes ? Ferons-nous partie de l’armée des vainqueurs ou bien resterons-nous avec les réprouvés alors que nous croyons seulement être avec les neutres ? La question n’est pas de savoir si Dieu gagnera, la question est de savoir si nous serons avec Dieu qui gagnera. Les troupes de l’ennemi avancent, laissez-les donc avancer, nous savons que nous devons espérer contre toute espérance à l’image de notre père Abraham. Et l’histoire de ce pays que l’on croyait maintes fois éteinte s’est tout à coup rallumée sous le seul souffle de Dieu.

     Laissez se mouvoir les planètes et au lieu de vous prendre la tête en vous demandant : Mon Dieu, qu’allons-nous faire contre toutes ces choses qui nous assaillent ? Demandez-vous donc : aujourd’hui, dans le petit combat ordinaire, petit caporal sur le petit coin de terrain qui m’est confié, quel est mon combat ?

     Où ai-je gagné ? Où ai-je perdu ? Où ai-je gaspillé les munitions des grâces ?

     Laissez tourner le monde, quant à vous travaillez donc là où vous pouvez travailler par votre prière, par votre participation aux sacrements, par votre connaissance de l’écriture, par vos mortifications, par vos pénitences. Alors vous ne serez pas étrangers au combat, mieux que cela, alors vous serez saisis dans l’ensemble d’un combat, car toutes ces forces, toutes ces lumières, nous ne les recevons pas de nous-mêmes mais, par le canal de la grâce, nous les recevons de Dieu sans même que nous nous en doutions. Confions-nous alors d’un cœur ferme et hardi dans l’épée spirituelle de saint Michel, réfugions-nous à l’intérieur de ce combat et, forts d’un si fort patronage, ne cessons jamais d’espérer contre toute espérance car, somme toute, la victoire est déjà à nous et nous goûtons, déjà et pas encore, les fruits de la grande victoire de l’Apocalypse.

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