mardi 27 septembre 2011

1er et 2 octobre, Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte Face & notre bon Ange gardien

Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte Face,
A mon ange gardien



Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face est Patronne secondaire de la France et l’une des saintes les plus connues de Normandie et de notre pays. Guérie miraculeusement par le sourire de Notre Dame, elle nous enseigne à aimer et imiter la Vierge Marie en servant toujours Notre Seigneur dans la joie.


Glorieux gardien de mon âme,
Toi qui brille dans le beau ciel
Comme une douce et pure flamme
Près du trône de l'Eternel
Tu descends pour moi sur la terre
Et m'éclairant de ta splendeur
Bel ange, tu deviens mon frère,
Mon ami, mon consolateur !...

Connaissant ma grande faiblesse
Tu me diriges par la main
Et je te vois avec tendresse
Oter la pierre du chemin
Toujours ta douce voix m'invite
A ne regarder que les cieux
Plus tu me vois humble et petite
Et plus ton front est radieux.

O toi ! qui traverses l'espace
Plus promptement que les éclairs
Je t'en supplie, vole à ma place
Auprès de ceux qui me sont chers
De ton aile sèche leurs larmes
Chante combien Jésus est bon
Chante que souffrir a des charmes
 Et tout bas, murmure mon nom ...

Je veux pendant ma courte vie
Sauver mes frères les pécheurs
O bel ange de la patrie
Donne-moi tes saintes ardeurs
Je n'ai rien que mes sacrifices
Et mon austère pauvreté
Avec tes célestes délices
Offre-les à la Trinité.

A toi le royaume et la gloire,
Les richesses du Roi des rois.
A moi l'humble Hostie du ciboire,
A moi le trésor de la Croix.
Avec la Croix, avec l'Hostie
Avec ton céleste secours
J'attends en paix de l'autre vie
Les joies qui dureront toujours.

 

Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus et de la Sainte-Face, Poésies, Paris, le Cerf, Desclée de Brouwer, 1979.





2 octobre

De "La dévotion aux neufs chœurs des saints Anges" de l'abbé Henri-Marie Boudon

Grand Archidiacre d’Evreux (1624-1702)



5e pratique, "Converser intérieurement avec les saints Anges" :

     Mais que dites-vous de la présence de votre saint Ange gardien ? Est-ce qu'il pensera continuellement à vous, et que vous ne penserez presque jamais à lui ? Croyez-vous qu'une petite prière le soir et le matin soit une reconnaissance digne de ses faveurs ? Je veux que vous me répondiez sérieusement à ce que je vous demande : En bonne vérité, si l'un des princes de la terre venait vous rendre visite, le laisseriez-vous depuis le matin jusqu'au soir tout seul, et croiriez-vous bien vous acquitter de vos devoirs, de lui faire la révérence une ou deux fois le jour ? Particulièrement, si durant tout le jour il vous suivait partout, et vous obligeait en toutes les manières possibles ; et que d'autre part vous fussiez quelque pauvre malheureux, tout gâté et puant de sales maladies, et le rebut des hommes, et condamné au gibet pour vos crimes ; si sans cesse vous tourniez le dos à cet obligeant prince, dans quel étonnement mettriez-vous tous ceux qui seraient instruits d'une incivilité et d'un mépris si extraordinaires ? Je vous demande de plus, votre imagination ne vous donne-t-elle pas de l'indignation d'un tel procédé ? Répondez-moi, en seriez-vous capable ? Hélas nenni ! L’on n'a point ces duretés pour la terre, il n'y a que pour le ciel : cependant c'est ce que vous faites à l'égard du grand prince du ciel qui vous garde. Ô anges du paradis, pouvez-vous bien souffrir des rebuts si étranges ? Il est donc bien juste de les entretenir : c'est une chose insupportable que de les laisser sans dire mot.

     Prenez donc quelquefois un quart d'heure, une demi-heure, une heure, ou plus, et après vous être retiré, prenez votre temps pour causer avec votre bon Ange : mettez-vous à genoux devant lui ; prosternez-vous par terre ; et il est bon de temps en temps d'user de cette pratique, lorsqu'on est seul ; demandez-lui pardon de vos ingratitudes ; demandez-lui sa sainte bénédiction ; dites-lui tout ce qu'un bon cœur peut dire à un fidèle et charitable ami. Tantôt, parlez-lui de vos besoins, de vos misères, de vos tentations, de vos faiblesses. Tantôt, parlez-lui du divin amour, et des saintes voies qui conduisent à Dieu. Quelquefois entretenez-le des offenses que les hommes commettent contre leur Souverain, et des divins intérêts de l'adorable Jésus et de sa très digne Mère ; et d'autres fois considérez à loisir les obligations que vous lui avez, les bontés qu'il a pour vous, ses beautés, ses perfections, ses admirables qualités. Agissez avec lui comme avec un bon père, une mère pleine de tendresse, un véritable frère, un ami incomparable, un amant zélé, un vigilant pasteur, un charitable guide, un témoin de vos plus importants secrets, un savant médecin pour guérir toutes vos plaies, un avocat et un puissant protecteur, un juge favorable, un roi tout occupé à vous faire du bien. Invoquez-le selon toutes ces qualités, et les autres que votre amour suggérera. Elles peuvent vous servir d'autant de considérations qui vous feront passer le temps bien plus agréablement qu'avec les créatures de la terre. Nous disons qu'il nous ennuie quelquefois, que l'on ne saurait à qui parler et que faire : voilà bien de quoi nous occuper, voilà bien avec qui converser. L'on demandait à une religieuse, qui était sans parents, sans amis et sans connaissance de personnes qui lui vendissent visite, si elle n'avait point quelque peine quand elle voyait les autres religieuses visitées. Hélas nenni, répondit-elle ; car j'ai une personne fort aimable avec qui je m'entretiens ; et quand j'apprends que l'on demande une religieuse au parloir, aussitôt je pars pour lui rendre visite. Et comme l'on ne savait ce qu'elle voulait dire, elle mena à une image du saint Ange qui était dans le monastère : « Voilà, dit-elle, mon père, ma mère, toute ma parenté et toutes mes connaissances. C'est là où je viens parler pendant que mes sœurs parlent à la grille, et je sors pour le moins aussi contente qu'elles de mes entretiens. »

     Il faut encore aller se promener en esprit dans les terres des infidèles, dans les pays hérétiques, pour converser avec tous les anges de ces personnes ; hélas ! ils sont bien abandonnés ; pour regretter avec eux l'aveuglement et l'infidélité de ces gens, pour leur parler du royaume de Dieu, pour les prier de travailler à son établissement dans tous ces royaumes. L'on peut de la sorte parcourir toute la terre, honorant un jour tous les anges d'un royaume, et en un autre les anges d'un autre pays. Tantôt ceux du Canada, tantôt ceux de la Chine, quelquefois ceux du Japon, d'autres fois ceux des Indes. Il ne faut pas aussi oublier les anges des royaumes chrétiens, et puis ensuite, c'est une chose bien douce d'aller en esprit à la Jérusalem céleste, s'entretenant quelquefois une heure avec les Séraphins, une autre avec les Chérubins, et ainsi allant de chœur en chœur par toutes les hiérarchies célestes. Ce que nous en avons dit peut fournir de sujet d'entretien.

     Enfin, c'est un exercice bien louable que de s'accoutumer à saluer les saints anges des personnes que nous rencontrons. Si en faisant chemin nous trouvons un grand seigneur, on le salue, ou quelque personne qui nous soit amie ; si nous rencontrons cent fois ces personnes, nous ne manquons pas autant de fois à leur rendre nos civilités : faut-il qu'à l'égard des princes du ciel, et nos plus véritables amis, nous soyons seulement insensibles ? La chose est aisée ! Vous n'en ferez pas plus de révérences, il ne faut que prendre une bonne fois l'intention et faire un pacte sacré, que vous renouvellerez une fois au moins toutes les semaines, qu'autant de fois que vous saluerez quelqu'un, vous entendrez saluer son saint ange. Quand vous vous en souviendrez, en même temps que vous rendrez le salut à qui que ce soit, tout bas en vous-même, dites à son saint Ange que vous le saluez. Pour ce sujet, accoutumez-vous à voir par les yeux de l'esprit les anges de ceux que vos yeux corporels vous feront voir : peu à peu le souvenir des saints anges vous sera très facile, et vous en recevrez toutes sortes de bénédictions. En entrant dans une église, dans un lieu où il y a bien du monde, ne manquez pas d'y saluer tous les anges ; et même quand vous serez avec des personnes qui vous sont familières, il sera bon de dire les unes aux autres, tout haut : Je salue votre saint ange. J'ai vu par ce moyen cette pratique saintement établie ; en sorte que dans les compagnies, en y entrant ou sortant, l'on disait hautement tous les uns aux autres : Je salue votre saint ange. Il y en a qui ne manquent jamais, quand ils écrivent à quelqu'un, de mettre au bas de leur lettre qu’ils saluent le saint Ange de la personne à qui ils écrivent ; et même quelquefois on le prie réciproquement de la part des uns et des autres, de faire ses civilités aux anges des lieux où l'on demeure. Mon Dieu, n'est-ce pas ce que nous faisons tous les jours à l'égard des chétives créatures nos semblables ? Pourquoi ne rendons-nous pas au moins ce respect à ces favoris de Jésus et de Marie ?


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