lundi 22 février 2010

La dévotion aux saints Anges (1)

Objet propre de la spiritualité de l'Archiconfrérie, avec la dévotion eucharistique, les piété, gratitude et amitié envers les saints Anges furent excellement présentées par le vénérable Henri-Marie Boudon en sa Dévotion aux neuf choeurs des saints Anges, heureusement rééditée en maniable livre de poche par les éditions Clovis en 1998. A l'instar du Bulletin des saints Anges, profitons de ce saint Temps de Carême pour nous plonger dans l'amoureuse étude de l'angélologie, loin des bizarreries hétérodoxes de moults publications contemporaines sur ce sujet (notamment sur la "Toile"), mais bien à l'école de notre sainte Mère l'Eglise.

À Notre-Dame des Anges.

Grande Reine du paradis, Souveraine des bienheureux esprits qui jouissent d’un repos éternel et d’une félicité incompréhensible, prosterné à vos pieds, le lieu de tout secours, où les plus grands pécheurs trouvent leur refuge, les plus persécutés leur asile, les plus affligés leur consolation, les plus faibles leur appui, les plus abandonnés une puissante protection ; pieds sacrés, où l’infidèle rencontre la foi, l’hérétique la soumission à la sainte Église catholique, le pécheur sa conversion, le tiède la ferveur, l’aveugle la clarté, et l’impuissant la vertu et la force, le juste la véritable sainteté ; pieds glorieux, où les âmes les plus éminentes puisent les plus belles lumières du paradis, apprennent les plus pures maximes de Jésus-Christ, Dieu, votre Fils, s’instruisent des plus solides vérités de la religion, sont embrasées des plus vives flammes du pur amour et se trouvent revêtues d’une justice consommée ; aimables pieds, où je veux vivre et mourir comme aux pieds de ma bonne et fidèle maîtresse ; prosterné, dis-je, à vos pieds, ô ma puissante protectrice ! Je vous offre et vous y donne, je vous y dédie et consacre ce petit ouvrage, tout dédié et consacré en l’honneur de tous les neuf chœurs des anges, vos fidèles sujets, et les illustres princes de votre divine cour. Comme vous êtes leur aimable princesse, leur auguste impératrice et glorieuse dame, c’est avec justice que je dédie à vos grandeurs ce qui regarde leurs intérêts et ce qui touche leur gloire. Et puis, ma sainte dame, vous savez que je n’ai rien qui ne soit à vous ; c’est une vérité qu’il m’est doux de répéter et de publier hautement en toutes sortes d’occasions, tenant à un honneur incomparable la qualité de votre serviteur, que je veux conserver inviolablement, et que je préfère de toute l’étendue de mon cœur à tout ce qu’il y a de plus grand et de plus glorieux sur la terre. Bénissez, ô la toute sainte, ce petit ouvrage de vos plus saintes bénédictions, y étant intéressée comme à une chose qui vous appartient et qui est toute à vous. Obtenez une onction de grâces pour ceux qui le liront ; faites, en vertu de Jésus, votre fils bien-aimé, qu’il serve à établir et accroître la dévotion à tous les chœurs des anges ; pour l’honneur et la gloire de Dieu seul, notre principe et notre unique fin en toutes choses. Dieu seul, Dieu seul, Dieu seul.


A mon bon ange gardien.

Mon seigneur et fidèle guide de ma vie, quand je pense à ce que vous êtes, à ce que je suis, à mes ingratitudes, à vos incroyables bontés, mon esprit se trouve comme dans un abîme : je ne sais que devenir et je ne puis que dire. Vous êtes une belle intelligence de la bienheureuse éternité, un pur esprit, un esprit tout de lumière et de clarté, un esprit du pur amour, un grand prince de l’empyrée et l’un des grands rois du paradis ; et je ne suis que poussière et que cendre, qu’un chétif morceau de boue, qu’un misérable aveugle, qu’un très grand pécheur et le dernier de tous les pécheurs. Je reconnais en votre sainte présence, et je le veux dire devant tous les hommes et le donner au public, que je me vois non-seulement mériter la dernière place de la terre, mais la dernière place de l’enfer ; je me vois au-dessous de tous les démons et me reconnais pour la dernière créature de tout le monde.

Cependant vous voulez bien aimer une telle créature, vous voulez bien vous appliquer avec soin à tout ce qui la regarde, vous voulez bien l’assister dans tous ses besoins intérieurs et extérieurs, vous voulez bien la défendre contre tout ce qui lui est opposé, vous voulez bien la soutenir contre la puissance de l’enfer ; vous voulez bien, le conçoive qui pourra, l’accompagner inséparablement, lui tenir compagnie sans la quitter, et vous prenez plaisir à l’accabler de vos bienfaits, nonobstant tous ses mépris, toutes ses infidélités et toutes ses ingratitudes. Après l’amour de Jésus et Marie, qui a jamais ouï parler d’un tel amour ? Il faut bien dire que c’est l’amour incomparable en sa constance, en sa fidélité ; que c’est l’amour le plus désintéressé qui fut jamais ; l’amour le plus doux, le plus patient et le plus charitable ; l’amour le plus miséricordieux, le plus libéral, le plus fort et le plus généreux.

Grand prince, pourquoi m’aimez-vous de la sorte ? Pourquoi n’y a-t-il pas un seul moment de ma vie qui ne soit marqué de quelqu’un de vos bienfaits ? Ô mon âme ! Il t’est bien doux de penser à ces coups de miséricorde qu’a faits pour toi ce cher prince de ta vie ! Il t’est bien doux de te souvenir comme il t’a délivré de l’enfer, des grâces qu’il t’a obtenues, des secours indicibles qu’il t’a donnés en toutes sortes de choses, des soins amoureux qu’il a pris de tout ce qui regarde le temporel et le spirituel. Mon seigneur, que vous rendrai-je pour tous ces biens ? Ah ! Je vois bien qu’il m’est impossible de dignement reconnaître vos excessives faveurs. Quand je vous remercierais autant de fois que je respire, ce ne serait pas grand’chose ! Ô mon âme, que devenir donc ici ? Entrons dans les puissances du Seigneur, et prenons dans le cœur sacré de Jésus et de Marie une digne reconnaissance de tant de bontés. Quand nous aurions tout pensé et tout dit, ce ne serait pas assez ; quand nous aurions donné notre vie pour un prince si obligeant, nous ne pourrions pas lui satisfaire, ayant été remplis de toutes sortes de biens par sa faveur et délivrés de toutes sortes de maux.

Mais, aimable prince, les paroles donc me manquant et les forces, je veux vous parler par le précieux cœur de l’adorable Jésus et de sa très digne Mère. Hélas ! Je sais bien que je ne puis pas entendre les paroles ineffables de ces divins chœurs, mais au moins tout ce qu’ils vous diront à mon sujet, c’est tout ce que je veux vous dire. (à suivre... et à méditer)

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